Le panier de la ménagère se fait de plus en plus léger. Les prix des légumes de grande consommation connaissent, actuellement, une hausse substantielle avec plus de 60% pour certains produits alors que d'autres ont même disparu du marché. Au début de la semaine, l'activité des marchés des fruits et légumes, à Bordj Bou-Arréridj, ne reflète en rien la fièvre qui s'est emparée des prix de certains produits. C'est plutôt le calme plat, en dehors des incessantes allées et venues des clients qui se relaient dans la cour boueuse des marchés situés au centre-ville. Oui, les marchés sont des carrefour où l'on enregistre le passage de centaines de véhicules par jour et où circulent, au quotidien, un millier de visiteurs, négociants, clients et ouvriers. Alors que les petites bourses s'attendaient à ce que la fièvre autour de la pomme de terre baisse, avec l'annonce de bonnes récoltes algériennes, le prix de ce légume de base ne cesse de grimper. Ainsi, les prix des produits de grande consommation n'ont pas cessé d'aller crescendo. En effet, les oranges et les mandarines, dont c'est la saison, affichent 130 DA le kg pour les mandarines et entre 50 et 120 DA pour les oranges. La pomme de terre oscille entre 50 et 55 DA et l'oignon est à 50 DA. Les artichauts sont à 80 DA, les haricots verts ont atteint les 140 DA, les tomates entre 60 et 90 DA et les courgettes ne sont pas descendues sous la barre des 110 DA. Quant à la laitue, elle a presque disparue du marché. Le poulet à 250 DA le kg et l'œuf à 15 DA ne semblent pas arranger les affaires des ménages. Quant aux poissons, il vaut mieux ne pas regarder les prix, avec la sardine à 270 DA le kg, le mulet à 700 DA et la crevette à 1 200 DA. Le panier de la ménagère, déjà pénalisé par un faible pouvoir d'achat, est devenu de plus en plus léger avec la flambée des prix des denrées alimentaires essentielles. Une visite dans ces marchés renseigne sur le mécontentement des consommateurs. Hadia, une jeune femme au foyer et mère de trois filles, avoue que son budget mensuel consacré à l'alimentation est sur le point d'être épuisé. On n'est qu'au seizième jour du mois, et elle a d'ores et déjà du mal à joindre les deux bouts. Hadia n'est pas la seule à se plaindre de cette hausse des prix des légumes. Farid, un jeune homme employé dans une entreprise privée, se dit perplexe face à cette flambée des prix : “Je ne fais que subir ce mouvement, comme tous les autres d'ailleurs. Ce qui me révolte encore davantage, c'est cette indifférence envers les consommateurs. Aucune explication ni tentative pour nous rassurer en disant que cette hausse ne serait que passagère.” Cette situation oblige plus d'une ménagère à opter pour des plats traditionnels à base de semoule. Chabane BOUARISSA