C'est surtout l'article 40 du décret qui a quelque peu déstabilisé les professionnels de cette profession. Il n'aura pas fallu longtemps pour avoir la réaction de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAI), quant au nouveau décret réglementant cette activité. En effet, ce jeudi, lors d'un regroupement régional de l'ouest et du sud-ouest, les agents immobiliers et à leur tête les représentants de la FNAI ont nettement dit leur déception, voire même leur insatisfaction quant au contenu de ce décret exécutif. Il faut dire que la FNAI s'est vue assez rapidement accusée par ses adhérents, de n'avoir pas suffisamment défendu leur cause et ces derniers de leur répondre. Ainsi avant même de rentrer dans le détail de certains articles qui sont rejetés, la FNAI a rappelé les différentes rencontres de concertation tenues avec le ministère de l'Habitat et les commissions regroupant plusieurs départements ministériels. “Nous avons fait des propositions et nous avons discuté plusieurs points, malheureusement, notre déception a été grande lorsque nous avons découvert le texte. La plupart de nos propositions n'ont pas été retenues ! Ce décret lèse l'agent immobilier même si c'est une bonne chose qu'il y ait désormais un texte de référence pour l'activité”, a déclaré M. Djebbar Hacène. En fait, la discorde vient de certains articles, notamment ceux relatifs à la caution de garantie et de l'assurance, l'article 40 relatif à la possession d'un diplôme supérieur et d'une expérience de trois ans pour exercer la profession d'agent immobilier. La FNAI avait proposé le système de mutuelle à la place de la caution alors même que 80% des agences immobilières ne sont pas assurées et n'en ont pas les moyens, expliquera le représentant de la FNAI Mais c'est surtout l'article 40 qui fait peur, car la grande majorité des agents immobiliers n'ont pas de diplôme supérieur, bien qu'ils revendiquent plus de 10 ans d'expérience au minimum. Dès lors, ces derniers vont-ils être contraints de cesser tout simplement leur activité ? Et M. Djebbar d'expliquer : “En fait, la loi n'est pas rétroactive, nous avons déjà mis en place une convention avec l'Institut supérieur de gestion et de planification pour que les agents immobiliers puissent bénéficier d'une mise à niveau ; le ministère ne semble pas avoir pris en compte cet aspect. Nous demandons dès lors de revoir la mise en application du décret pour les agences en activité”. La question du barème tel que fixé dans le nouveau décret est encore source de mécontentement, les agents immobiliers s'estiment très lésés sur ce point. D'ores et déjà, la FNAI a transmis aux ministères de l'Habitat et du Commerce un document où elle explique clairement les points de discorde et demande une révision des articles en question. DJAMILA LOUKIL