L'Algérie et le Liban témoignent d'une longue histoire de solidarité, d'amitié et de respect, renforcée par des traditions et des valeurs communes, rendant nos deux pays, toujours proches, socialement, politiquement et économiquement. Il m'a ainsi été donné la joie de découvrir ce pays, si cher à mon cœur de Libanais, depuis les années 1970, période à laquelle j'ai eu l'honneur d'accéder à la présidence de la Chambre de commerce et d'industrie de Beyrouth, avant de prendre plus tard, la tête de la Fédération des Chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture arabes, une responsabilité que j'assume toujours à cette date. De par cette dernière position, au sein d'une organisation qui regroupe 22 pays arabes, dont l'Algérie et le Liban, j'ai pu déceler très tôt les potentialités du marché algérien, d'un point de vue économique certes, mais aussi de ses hommes, dont la détermination ne pouvait que renforcer ma confiance dans l'avenir du pays. Par ailleurs, et après deux années passées à la vice-présidence, j'ai accédé au début du mois de janvier 1999, pour un mandat de deux ans, à la présidence de la Chambre de commerce internationale (CCI). Au-delà du symbole de l'intégration du Liban dans la communauté des affaires, je me devais par mes fonctions de porter la voix des intérêts économiques arabes au cœur des organismes internationaux, à un moment notamment, où nous étions en pleine négociation avec les Européens et l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Autant de sujets qui intéressent l'Algérie et les Algériens, et que je partage donc avec eux de près, depuis plus d'une décennie. En effet, la CCI n'est pas uniquement une sorte de fédération des Chambres de commerce à travers le monde, elle est, à l'heure de la mondialisation, l'instrument de représentation de toutes les entreprises de taille moyenne et petite qui doivent s'y adapter et surtout en tirer le meilleur parti possible, visant à tenir une place de choix, en termes d'emploi, de productivité et de rentabilité, mais à condition qu'elles trouvent un juste équilibre entre la normalisation internationale et la qualité requise localement. L'un des rôles importants de la CCI est donc de participer aux négociations entre les pays les plus industrialisés et les pays émergents, à travers le monde, là où cela est nécessaire. La Fédération des Chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture arabes, m'a permis de parfaire mon rôle et ma mission au niveau régional, en m'intéressant de plus près à l'émergence des entreprises du monde arabe, pour lesquelles j'ai œuvré depuis plus de trente ans, à mettre sur un pied d'égalité avec les entreprises européennes, situées autour du bassin méditerranéen et plus particulièrement sur la rive nord de ce bassin. Il était dès lors tout naturel d'y associer le Groupe Fransbank, que je préside depuis 1980, en mettant l'accent en priorité sur le marché algérien, que nous avons approché en 2003, dès que les conditions sécuritaires, légales et réglementaires le permettaient. Bien que cette période fût marquée par les difficultés rencontrées par plusieurs établissements bancaires de la place, et bien que l'Algérie n'eût pas encore recouvré la santé financière affichée aujourd'hui, au niveau notamment de ses finances publiques, nous avons cru très fort dans l'avenir du marché et dans son potentiel. Forts de notre conviction et de notre confiance dans l'aptitude de l'économie algérienne, à réussir sa transition vers un marché compétitif et prédominant dans la région, nous avons alors tout de suite entrepris les démarches auprès des autorités monétaires, en vue de la constitution d'une filiale de notre banque, qui ne pouvait alors que vite s'intégrer, comme nous l'avons déjà démontré à ce jour, après un peu plus de deux ans d'activité, dans un marché que nous comprenons bien et que nous apprécions. C'est ainsi que nous avons donc abordé le marché algérien, en véritable partenaire, soucieux d'apporter sa pierre à l'édifice qui se construit, et témoignons dans ce cadre, de la bonne réceptivité des autorités pour notre projet, à l'instar des autres investissements étrangers, lorsqu'ils sont réalisés en phase avec les visions et les ambitions du peuple algérien. L'agrément de banque a été obtenu sans difficulté, je dirai même, dans une ambiance, telle qu'elle a toujours caractérisé nos relations, fraternelle et de compréhension mutuelle, mais aussi parce que nous étions porteurs d'un projet solide et sérieux. La même expérience positive est vécue au quotidien, avec nos clients, nos cadres et employés, les administrations, auprès de qui nous continuons à déceler le même accueil et la même chaleur, la preuve n'étant plus à apporter à leurs yeux, que nous sommes là pour les accompagner, dans leurs projets, leur carrière et leur développement. Beaucoup d'investisseurs jugent que le marché algérien est difficile, complexe, opaque, mais j'estime que cela n'est vrai que pour ceux d'entre eux, qui ne le connaissent pas ou qui veulent le voir évoluer selon leurs propres attentes ou idéaux, plutôt que de l'aborder tel qu'il est, avec ses spécificités propres, qui caractérisent chaque peuple, chaque nation et chaque région. L'Algérie dispose de richesses immenses, non seulement par ses hydrocarbures, convoitées et largement exploitées, mais aussi au niveau de son potentiel touristique et des possibilités de développement de son agriculture et de son industrie. Les infrastructures déjà en place et celles en cours et en voie de l'être, permettent tout à fait, à mon sens, de croire fortement à de formidables opportunités dans ce sens. Je reste ainsi convaincu que tout investissement réalisé aujourd'hui en Algérie, dans chacun de ces domaines, et dans une optique à long terme, entraînera pour le pays, des bénéfices multiples, conduisant en définitive à un relèvement du niveau de vie de la population, à une réduction du chômage et à une diversification des ressources du pays. Ce dernier point étant crucial pour faire entrer le pays dans un cercle vertueux d'investissement productif, nous avons décidé d'y contribuer en accompagnant les entreprises conscientes du rôle qu'elles ont à jouer dans ce sens, en faveur de l'Algérie de demain, parce que nous croyons qu'ensemble, nous pouvons y arriver. A. K.