En poursuivant les assassinats des dirigeants du Hamas palestinien, l'Etat hébreu cherche à faire échouer les efforts d'Abou Mazen visant à aboutir à un accord de cessez-le-feu avec les différentes organisations palestiniennes. Des unités spéciales de l'armée israélienne ont assassiné, samedi soir à Hébron, le chef du Hamas, Abdallah Kawasmeh, alors qu'il quittait en voiture la mosquée Al-Ansar de cette ville vers 22h. Israël le tenait pour responsable de onze attentats-suicide, qui ont fait un total de cinquante-deux Israéliens tués. Ce nouvel assassinat est perçu par les Palestiniens comme une tentative de saborder les discussions interpalestiniennes en vue de la conclusion d'un accord de cessez-le feu. “Cette attaque vise clairement à compliquer les choses. Mais les Palestiniens ne devraient pas tomber dans le piège israélien qui vise à déstabiliser la situation et provoquer l'escalade”, a déclaré le ministre palestinien de l'information, Nabil Amr. En réponse à une question sur la possibilité d'une rupture par le Hamas des négociations avec le Premier ministre palestinien, Nabil Amr dira : “Nous devons aller de l'avant pour parvenir à un accord. Nous sommes déjà arrivés à de bons résultats et nous ne devons pas rater l'opportunité d'aboutir à un accord.” Les Israéliens ne s'arrêtent pas à ce stade. Ils accusent même Mahmoud Abbas de ne pas faire preuve de fermeté face aux groupes armés palestiniens. Selon le ministre des Affaires étrangères israélien, Shalom, Abou Mazen “n'avait pas encore pris la décision stratégique de démanteler les infrastructures terroristes. Si nous ne demeurons pas fermes sur cette question, il ne sera pas possible de voir aboutir le processus de règlement politique”. Côté palestinien, Mahmoud Abbas poursuit les discussions avec le Hamas et le Djihad islamique en espérant arracher un engagement pour la conclusion d'une trêve dans leurs attaques anti-israéliennes. Un accord sur le transfert du contrôle de la bande de Gaza aux Palestiniens serait imminent, d'après le quotidien israélien Haaretz. Le transfert de contrôle porterait sur l'ensemble de la bande de Gaza, affirme le journal, qui cite des responsables politiques israéliens. Au terme de cet accord, Israël s'engagerait à la retenue “de manière à ce qu'il n'y ait plus de frictions possibles entre l'armée et la population”. Les grandes lignes de ce projet ont été présentées à Washington, par le chef de cabinet d'Ariel Sharon, à la conseillère pour la sécurité nationale de George Bush, Condoleezza Rice. Celle-ci devrait effectuer une visite au Proche-Orient à partir du 28 juin prochain, pour tenter de rapprocher davantage les positions des deux parties et surtout faire pression sur Mahmoud Abbas afin qu'il prenne rapidement des mesures contre les groupes armées palestiniens. En attendant, le gouvernement Sharon continue à fermer les yeux sur les colonies sauvages, dont douze nouvelles ont été créées au cours des dix derniers jours en Cisjordanie. Pourtant, le chef du gouvernement israélien s'était engagé au sommet de Aqaba à les démanteler. K. A.