Il y aura le candidat Bouteflika, seul contre d'autres prétendants sans carrure, dans un décor des plus anodins où le suspense brillera par son absence. Les prétendants à la magistrature suprême ont défilé au siège du Conseil constitutionnel pour déposer leur dossier de candidature. Après la validation qui sera prononcée dans une dizaine de jours, la campagne électorale pour le scrutin du 9 avril prochain va démarrer. Mais au-delà de ses aspects purement pratiques et propres à chaque consultation électorale, force est de constater que la bataille de la prochaine présidentielle sera différente des précédentes. Il y aura le candidat Bouteflika, seul contre d'autres prétendants sans carrure, dans un décor des plus anodins où le suspense brillera par son absence. Pourtant, le paysage politique algérien a vécu depuis plus de deux ans une ère de précampagne qui ne disait pas son nom. Autant les rumeurs les plus folles circulaient sur l'état de santé du président Bouteflika, ouvrant la porte à un débat sur sa capacité à se présenter pour un troisième mandat, autant des leaders les plus en vue manifestaient leur intérêt conditionnel pour cette échéance en faisant valoir le respect des règles de la démocratie. Cette situation, qui avait donné lieu à des polémiques politico-médiatiques, n'a pas entraîné de véritables débats de précampagne, se limitant à un seul questionnement : Bouteflika briguera-t-il un nouveau mandat ? Si le Président avait lui-même maintenu un certain suspense sur le sujet, il n'en reste pas moins que la révision de la Constitution, le 12 novembre dernier, avait mis fin aux différentes interrogations de certains partis d'opposition. Aujourd'hui, il s'agit de savoir comment les candidats en course pour El-Mouradia dragueront les électeurs, d'autant que la leçon des législatives du 17 mai 2007 est encore là pour rappeler l'échec de la classe politique. Si le candidat Bouteflika garde encore une popularité plus ou moins intacte, ce qui lui facilitera d'ailleurs le déroulement de sa campagne, ce n'est pas le cas des autres prétendants dont la majorité se présente pour la première fois à la présidentielle. S. T.