Les responsables du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) menacent de recourir à la grève dans un délai de deux mois, si leurs revendications ne sont pas prises en considération. Lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de leur organisation, les responsables syndicaux ont affirmé que la politique du générique entamée par les pouvoirs publics a permis aux caisses de Sécurité sociale de réaliser des économies substantielles. “La loi offre aux pharmaciens le droit de substitution. Les pharmaciens peuvent en effet délivrer aux malades les génériques les moins chers même si l'ordonnance comportent des princeps. J'encourage la politique qui veut promouvoir les produits les moins onéreux”, affirme Dr Abed Fayçal, président du Snapo. Il souligne par ailleurs que cette même politique a certes arrangé les caisses d'assurances sociales mais pas les pharmaciens d'officines. Il souhaite que les marges bénéficiaires soient revues à la hausse. “Selon les projections et les études menées, la marge de 17% appliquée pour les produits coûtant plus de 600 DA peut à la longue être la cause d'un déséquilibre financier. Nous réclamons de la relever à hauteur de 20% pour nous permettre d'entrer dans nos frais”, ajoute-t-il. Il affiche sa satisfaction quant à la non-publication du projet de décret qui devait être promulgué en juillet 2008. “Notre réaction a obligé les rédacteurs du- dit projet de faire marche arrière et nous espérons que la prochaine mouture prendra en considération les intérêts de notre corporation”, explique le président du Snapo. Le porte-parole du syndicat, Dr Belambri Messaoud espère pour sa part des avantages fiscaux à la corporation qui assure un service public. “Nous réclamons depuis longtemps la suppression de la taxe sur l'activité professionnelle. Cet avantage fiscal ne dérangera en rien les revenus des services des impôts”, dit-il. Les conférenciers affirment avoir saisi par écrit tous les ministères concernés et affichent leur pessimisme quant à une issue favorable et rapide concernant leurs revendications. En aparté, le président du syndicat soulève le problème de la distribution des médicaments en Algérie qui est selon lui le talon d'Achille du secteur. “Il y a quelque 450 grossistes recensés en Algérie. Il faut mettre de l'ordre dans ce segment car en l'état actuel des choses, les pouvoirs publics ne peuvent bien gérer le secteur quand il y a autant de distributeurs. Pour retirer en urgence un produit présentant un risque, les responsables de la santé seront confrontés à un important nombre de distributeurs. Nous réclamons aussi que ce segment soit réorganisé”, dit le président du syndicat. Il aborde ensuite le problème de la contractualisation et réclame la revalorisation du service honoraire pharmacien qui est de l'ordre de 2 DA dans le meilleur des cas. “Ce service appelé à rétribuer l'intervention du pharmacien est aujourd'hui dépassé, car tous les produits ont augmenté excepté la marge bénéficiaire du pharmacien et la rétribution de service qu'il rend”, estime-t-il. Il rappelle enfin que les adhérents du syndicat organisent des réunions pour débattre des contraintes qu'ils rencontrent. Djafar Amrane