L'équipe de chirurgiens plasticiens de la clinique centrale des brûlés de la rue Pasteur à Alger-centre est surbookée jusqu'en 2013. La demande sur la chirurgie des brûlés différée est importante et les interventions sur une seule personne sont longues et sériées. “La chirurgie réparatrice agit par temps opératoires. Ce n'est pas un acte unique. J'ai suivi des patient pendant 10 à 15 ans”, souligne le Dr Behloul. Pour mieux imager le volume des dossiers en stand-by, et le temps qu'il faudra consacrer à chaque cas pour redonner à la partie corporelle détruite par le feu, un aspect plus agréable, elle a soutenu que “même s'il n'y a plus de brûlés à partir de maintenant, nous aurons du travail pour 200 ans encore. La solution est dans la prévention, car une fois que la brûlure est installée, elle devient irréversible”. Elle reconnaît qu'il n'est pas aisé de faire comprendre aux patients ou à leurs parents qu'il faudra attendre aussi longtemps avant de prétendre à une première intervention de chirurgie plastique. “Quand on donne des rendez-vous aussi lointains, nous sommes agressés. Il faut comprendre que nous sommes pris par la chirurgie d'urgence. Ce n'est qu'après avoir sauvé la vie, qu'on passe au traitement par chirurgie réparatrice. C'est pour ça que nous accusons des retards”, conclut-elle. Les interventions sur les brûlés sont multiples. Si les flammes ont embrasé le visage, il faudra souvent reconstruire les parties de la face détruites, comme le nez ou les lèvres, par des greffes cutanées. Il faudra ensuite restituer la fonction, puis agir, autant que possible sur l'esthétique. Certaines méthodes de chirurgie plastiques améliorent, en outre, les brides au niveau des articulations et des orifices (bouche, nez…). Le Dr Madjoudj estime que la microchirurgie apporte parfois des solutions aux grandes surfaces de séquelles de brûlures. Il cite la technique du lambeau libre.