Le Café littéraire initié par la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa a été inauguré le 12 décembre dernier avec la venue de Rachid Boudjedra qui a fait salle comble. Au rythme d'une séance toutes les deux ou trois semaines, les séances se sont poursuivies avec d'autres écrivains, notamment l'universitaire Kamel Bouamara, le journaliste Hocine Belalloufi ou encore Mustapha Benfodil.Jeudi dernier, la petite salle de la Maison de la culture a reçu l'auteur Tahar Ould Amar, lauréat du prix Apulée du roman amazigh institué par la Bibliothèque nationale pour son roman Bururu : Ur teqqim ur tengir (le hibou : entre la vie et la mort). Tout part d'une histoire simple, conventionnelle. Mouh fait la connaissance de Dounya qu'il sauve d'une agression par des jeunes. Fille d'un officier supérieur, Dounya habite une superbe villa à Hydra. Elle y invite son sauveur qui tombe amoureux de la jeune fille qui le laisse espérer avant de lui signifier qu'ils n'étaient pas de la même classe. Mouh va alors larguer les amarres pour un tour d'Europe, à la découverte de groupuscules intégristes ; il y en a partout. C'est à Palerme que Mouh tombe : il s'adonne à la drogue et à l'alcool qui se présentent à lui comme une fatalité. Il va alors se dresser en cible idéale pour une récupération intégriste, il intègre un groupe qui le prendra en charge même quand il se retrouve en prison pour avoir agressé une dame pour la voler. Il se retrouvera à prêcher, il “découvrira” que “l'amour n'est qu'un piège de satan…” Malgré quelques contrevérités qui nuisent à la crédibilité de l'histoire, le roman reste captivant, écrit dans un style simple, une langue populaire qui évite consciencieusement les termes académiques, qui n'hésite pas à intégrer des mots, des expressions en français comme il est d'usage dans la réalité.C'est un récit époustouflant dont la vivacité s'accorde avec la fluidité du verbe qui, pourtant, n'est pas aisée en tamazight.Par ailleurs, la rencontre a été suivie d'une vente-dédicace animée par l'auteur. Abdelaziz YESSAD