Divisés en plusieurs confédérations et tribus, environ un million et demi de touaregs vivent sur cinq pays : Algérie, Libye, Niger, Mali, Burkina Faso, unis par une langue, le tifinagh et une écriture commune, le tamashek. Nomades du Sahel et du Sahara pour le commerce et la recherche de pâturages, beaucoup sont devenus sédentaires. La Libye dit protéger ses touaregs, ils y ont droit de citoyenneté mais on ne sait pas trop dans ce pays fermé. Au Burkina, les touaregs eux-mêmes disent que c'est un vrai pays d'accueil. Par contre, il n'est pas bon d'être touareg au Mali et encore plus au Niger. Les communautés touarègues dans ces deux pays ont été contraintes de se rebeller, s'estimant marginalisées et soumises à une assimilation culturelle forcée. Des groupes sont entrés en dissidence avec le pouvoir plusieurs fois au cours des dernières décennies. Les touaregs dans ces deux pays réclament une meilleure répartition des richesses produites dans leur zone traditionnelle d'habitat, et une meilleure représentation politique. Dans le Mali, il y aurait du pétrole sous leur terre tandis qu'au Niger c'est l'uranium qu'exploite la France. Le paradoxe est que Niamey qui refuse l'identité touarègue comprend trois ministres dans son gouvernement ! Quant à l'Algérie, voilà très longtemps que ses touaregs sont intégrés grâce à un développement réel. Ils sont Algériens à part entière et vivent en harmonie dans la plénitude de leurs spécificités culturelle, cultuelle et identitaire. C'est une référence, de l'avis de tous les autres touaregs. D. B.