L'importance des jardins et des espaces verts au sein des centres urbains n'est plus à démontrer, notamment dans une ville comme Bordj Bou- Arréridj où ses habitants célèbrent chaque année “Chaw Rebiaa'', une fête du printemps, un signe d'amour à la nature et à la terre. Mais, ces quelques jardins, presque abandonnés durant toute l'année, commencent à accueillir des visiteurs de tout âge et de comportements baroques, de jour comme de nuit. Une virée dans les lieux permettrait de faire des découvertes surprenantes. Ils sont devenus un véritable nid de délinquants que personne ne semble inquiéter. Ces derniers, agissant à leur guise, s'adonnent à tous les vices, au su et au vu de tous. Approchés par notre journal, plusieurs citoyens de la ville ont salué l'initiative d'aménagement des certains jardins de Bordj Bou-Arréridj, ainsi que la création de nouveaux espaces verts, à un moment où la ville s'urbanise à une vitesse de croisière, au détriment de ces espaces, et connaît une croissance démographique accrue, une circulation dense et des embouteillages quasi permanents. De tels changements ne peuvent être appréhendés séparément de leurs répercussions directes sur les habitudes et les pratiques quotidiennes des habitants d'une cité connue, par le passé, par son calme, sa propreté et son climat salubre. Ils ont, tous, tenu à rappeler que ces jardins publics constituent les poumons de la ville et un lieu de distraction pour des milliers de personnes, notamment celles dont les moyens ne leur permettent pas de fréquenter d'autres endroits privés tels les cafés et les clubs. Malheureusement, ces espaces censés être des lieux de détente et de repos, ont été transformés en refuges de délinquants qui perturbent la quiétude des riverains et font fuir les citoyens. “Si certains espaces verts peuvent servir d'abri pour des délinquants et des SDF, il appartient aux services compétents de renforcer la sécurité dans ces lieux en y effectuant des rondes régulières, afin de lutter contre toute pratique pouvant porter atteinte à l'ordre public et à la sécurité des biens et des personnes”, ont-ils dit. “J'ai trente-cinq ans, je suis né à Bordj Bou-Arréridj et je n'ai jamais mis les pieds dans ces jardins”, dira Farid, un enseignant. “On a effacé de nos mémoires que ces jardins existent encore. Sur ces lieux, je vois uniquement la daïra, la DJS, la poste, le souk, la mouhafada et ces deux commerces”, a-t-il ajouté. (le jardin est situé au centre de ces lieux). Pour conclure, de nombreux citoyens ont estimé nécessaire de mener en parallèle avec des mesures sécuritaires, des campagnes de sensibilisation auprès des populations pour leur montrer l'importance de ces espaces, tout en les invitant à contribuer au maintien de la propreté de ces endroits et au respect de la nature et de la végétation par un simple changement de comportement et davantage de civisme. Chabane BOUARISSA