Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a réagi hier aux déclarations faites par Réda Hamiani, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE). Interrogé en marge de l'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN) à propos des déclarations de Hamiani sur l'ampleur de l'évasion fiscale qui équivaudrait, selon ce dernier, à “30% du PIB”, le ministre des Finances a catégoriquement rejeté cette assertion. “Jamais !” réagira d'entrée le membre du gouvernement à cette question posée par des journalistes présents. “On ne peut pas avancer raisonnablement ce chiffre”, explique-t-il encore. À la question de savoir à combien peut-on évaluer l'évasion fiscale en Algérie, le ministre des Finances, qui dira qu'il “faut être conscient du fait que l'évasion fiscale touche toutes les économies du monde”, notera qu'“il est très difficile d'évaluer l'évasion fiscale”. Quoi qu'il en soit, le premier argentier du pays notera que “nous sommes en train de faire des efforts pour mettre fin à ce phénomène”. Le service des investigations fiscales, chargé de mener des enquêtes en vue d'identifier les sources d'évasion et de fraude fiscales, sera opérationnel, pour rappel, avant la fin de l'année 2009. “Le ministère des Finances est en train d'élaborer les textes d'application et de constituer le service, et nous espérons qu'il sera opérationnel avant la fin de l'année 2009”, a expliqué à cet égard le ministre. Ce service, chargé de mener des investigations fiscales au niveau national, prévu dans le cadre de la loi de finances 2009, sera rattaché à la Direction générale des impôts (DGI) et devra disposer également d'antennes régionales. Sur ses missions et la configuration de ce nouveau service, Djoudi avait expliqué qu'il aura “pour mission l'identification et la quantification des personnes physiques et morales qui échappent partiellement ou totalement à l'impôt”. Le ministre a rappelé à ce sujet la politique fiscale du gouvernement qui s'articule autour de trois niveaux, qui sont la réduction de la pression fiscale, la facilitation de l'impôt et la lutte contre la fraude fiscale. La deuxième question posée au ministre des Finances concerne l'effacement des dettes des entreprises et la possibilité d'une telle mesure, surtout après l'effacement des dettes des agriculteurs et des éleveurs intervenu lors de la visite du président de la République avant-hier dans la wilaya de Biskra. À cette question, le ministre des Finances dira que “l'Etat a mis en place des mesures d'encouragement à l'investissement à travers des mesures fiscales, des mesures à travers la mise à niveau des petites et moyennes entreprises, ainsi qu'à travers le Fonds d'aide à l'investissement”. Autrement dit, le ministre exclut l'effacement des dettes des entreprises. Aussi, à la question de voir une augmentation des prix du gasoil selon certaines rumeurs qui ont circulé ces derniers jours, le ministre des Finances expliquera que ces données sont sans aucun fondement. Quoi qu'il en soit, la session de printemps du Parlement avec ses deux Chambres – l'Assemblée populaire nationale et le Conseil de la nation – s'est ouverte hier et sera mise à profit pour le débat et l'adoption des avant-projets de loi. NADIA MELLAL B.