Le quartier Appreval de Kouba a vécu un début de soirée mouvementé, avec des émeutes qui ont éclaté à la suite de l'intervention des forces de sécurité pour saisir les produits pyrotechniques, étalés tout le long du carrefour transformé en grand bazar aux pétards. Les revendeurs, appuyés par des jeunes désœuvrés des quartiers avoisinants, ont commencé par mettre le feu aux pneus et aux étalages de fortune et se sont mis à attaquer les forces de sécurité, qui ont été appuyées par des équipes antiémeutes. Les affrontements ont duré toute la fin de la journée, obligeant les forces de sécurité à user de tirs de sommation pour disperser les émeutiers. À l'heure où nous mettons sous presse, la tension a quelque peu baissé, même si les pneus continuent à brûler et les forces antiémeutes maintiennent le bouclage du quartier, alors que des dizaines de jeunes restent là à les narguer. Parmi les jeunes, un sentiment d'injustice est ressenti. “On s'attaque aux pauvres, comme toujours. S'ils veulent arrêter la vente des pétards, ils n'ont qu'à faire une descente à Djamaâ Lihoud”, lance l'un d'eux. Ce n'est pas l'avis des plus âgés. Un commerçant, dont la devanture du local est constamment obstruée par ces vendeurs ambulants, estime que “l'intervention des forces de sécurité est, certes, salutaire, mais arrive un peu tard. Les gens ont pris l'habitude de défier la loi ici. C'est difficile de leur en imposer une, comme ça, de façon brutale”. Azeddine B.