À cinq jours de la fête, des incidents ont été enregistrés. La protection civile en appelle au civisme et à la vigilance. Les vendeurs de pétards, eux, veulent à tout prix écouler leurs marchandises Que reste-t-il de l'esprit de fête de Mawlid Ennabaoui, lorsqu'en une nuit des millions de dinars partent en fumée pour le plaisir de faire exploser des pétards et que les services des urgences des hôpitaux sont pris d'assaut par des enfants victimes de brûlures causées par des feux d'artifice ? Comme chaque année, le secteur de la santé ainsi que la protection civile appréhendent cette fête. En effet, il ne se passe pas un Mawlid sans accidents liés aux explosifs. Afin de prévenir contre d'éventuels incidents à la veille de cette fête religieuse, la direction de la protection civile a appelé hier, par le biais d'un communiqué, les citoyens à un meilleur usage des feux d'artifice et à faire preuve de vigilance et de civisme le jour du Mawlid. “L'utilisation de manière irresponsable des feux d'artifice de divertissement à l'occasion de cette fête peut causer des dommages irréversibles (…) Dans le souci de sécurité publique et pour que ces accidents n'entachent pas cette grande fête, il est recommandé aux citoyens et aux parents en particuliers de faire preuve de vigilance et de responsabilité par le respect des consignes de sécurité”, peut-on lire dans un communiqué. Selon la protection civile, à chaque célébration de Mawlid, le taux d'accidents atteint d'importantes proportions et cela en raison, bien entendu, du manque de vigilance des adultes ainsi que de l'inconscience des enfants. Ces derniers se mettent en groupes sur les balcons et les terrasses d'immeubles et s'amusent à jeter des pétards sur les passants sans réaliser les dommages qu'ils peuvent causer. Par ailleurs, le service des brûlés reçoit chaque année et quotidiennement en pareille circonstance entre 15 et 20 blessés avec des lésions au visage, aux mains… et membres inférieurs. Rappelons que le bilan de la protection civile de l'année 2008 fait état de 30 incendies enregistrés dans différents quartiers de la capitale. Quatorze membres d'une même famille ont été, également, blessés suite à une explosion de gaz qui est due, selon les services de sécurité, à l'usage des feux d'artifice et pétards. Au-delà de tous ces accidents, la détonation des pétards a aussi son lot de désagréments pour les personnes notamment âgées ou malades et également les filles qui sont, en particulier, la cible des “farceurs”. Cette année encore, dans un quartier d'Alger-centre, des élèves ont jeté un grand pétard dans un magasin d'alimentation générale détruisant la vitrine. La police a dû intervenir. Par ailleurs, les services de sécurité ont dû procéder à des saisies de pétards dans certains quartiers de la capitale et notamment l'appreval où les vendeurs à la sauvette ont créé l'émeute afin d'empêcher des interpellations. N. A.