Les résultats révélés cette semaine par les deux enquêtes réalisées en 2000 et 2008 par le centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme avec l'appui de l'AECI (Agence espagnole de la coopération internationale) en Algérie sur les valeurs égalitaires ont surpris les experts. Il ressort que la société est divisée en deux courants : l'un opposé, l'autre favorable aux questions relatives à l'égalité, aux droits des enfants, à la kafala, au hidjab et au travail des femmes qui ont été posées aux adultes et aux adolescents. Il est souligné dans le rapport final de cette étude que 16% de la population s'est exprimée pour l'égalité en 2008 alors qu'en 2000 cette population représentait 27%. Les réfractaires ont eux aussi évolué. Ils sont passés de 10% en 2000 à 23% en 2008. Une enquête a été menée auprès des adultes (18 ans et plus) et l'autre auprès des adolescents (14 à 17 ans) ayant comme objectif général d'apprécier les degrés de connaissance et le niveau d'adhésion de la société algérienne aux valeurs d'égalité et plus précisément à celles entre hommes et femmes, de comparer les opinions, les attitudes et comportements des adultes et ceux de la génération montante (adolescents) face aux mêmes questions fondamentales posées aux adultes sur la thématique de l'égalité des droits entre hommes et femmes dans la société algérienne, d'apprécier certains aspects sur l'état des droits à l'épanouissement affectif et culturel des adolescents et enfin de voir de quelle façon a évolué le niveau d'adhésion aux valeurs égalitaires chez les adultes entre 2000 et 2008. L'enquête a révélé qu'un quart des pères et la moitié des mères souhaiteraient que leur fille même mariée travaille et que 4 célibataires sur 10 sont favorables au travail de leur future épouse, et la question de la polygamie et l'héritage montre une évolution assez particulière. Ainsi, un tiers de femmes célibataires est disposé à se marier avec un homme marié. Pour la question du port du hidjab, 6 adolescentes sur 10, soit 55% (62% des garçons et 48% filles), ont souhaité que les femmes portent le hidjab, ceux qui s'y opposent ne représentent que 5% de la population. L'enquête a montré que les interdits les plus fréquents sont en général pour les adolescents, la fréquentation du sexe opposé et la liberté de mouvement et d'habillement chez les adultes. Quant à la question du port du hidjab, l'enquête indique que c'est une obligation qui s'est durcie par rapport à 2000. Pour la violence, 26 adolescents sur 100 ont affirmé avoir été victimes de violences. Chez les femmes, 7 sur 100, soit 755 000 femmes. Les paradoxes qui caractérisent la société algérienne suscitent des réflexions et une prise en charge. F. A.