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Les banques algériennes entre prudence et résultats
Publié dans Liberté le 08 - 03 - 2009


Echéances à risques
La relance que tente de mettre en œuvre le gouvernement interpelle au premier niveau de cette politique la communauté bancaire, qui se doit de réaménager sa stratégie en fonction des objectifs économiques inscrits dans les programmes officiels.
La volonté affichée ainsi que la théorie arrêtée se sont révélées insuffisantes, voire inappropriées pour installer les réelles conditions devant permettre à l'économie de prendre son envol et surtout de trouver, au niveau des banques, un partenaire efficient, suffisamment apte à s'associer dans l'élan du développement.
Car par relance, il faut entendre investissement et création de richesses, et dans cette quête logique, la banque se pose comme acteur incontournable, car c'est avec son concours que devront être financés tous les projets économiques. Aujourd'hui, la ressource est plus que disponible pour ne pas dire abondante à tel point que le recours au financement extérieur a fait l'objet d'une formelle interdiction venue des hautes sphères. Mais pour autant, les surliquidités bancaires affichées sont-elles réellement accessibles pour tout porteur de projet et sont-elles gérées de la manière la plus efficace pour permettre de leur trouver des utilisations profitables à l'économie ? Pas sûr, et pas évident de trouver chez nos banquiers une réponse favorable, ou du moins à la hauteur des attentes exprimées, et ce, quand bien même le projet à financer serait entouré des meilleures garanties.
Légitime sera l'appréhension du banquier algérien responsable de la gestion des fonds publics, et donc comptable de leur utilisation et surtout pénalement responsable de la survenue du moindre risque lié à la suite du crédit octroyé. Du risque crédit, on passe tout simplement au risque pénal qui, en définitive, pénalise l'économie dans son ensemble tant que l'acte bancaire, notamment dans la fonction du crédit, reste du domaine du pénal. Il n'est pas facile aujourd'hui de trouver un banquier qui accepte d'apposer sa signature sur le meilleur des dossiers qu'on lui tend.
Chaque geste est calculé et toutes les précautions, les plus inattendues, sont exigées, pour tout simplement rendre en définitive le rejet de financement comme seule réponse possible. Voilà, entre autres, ce qui bloque l'économie. Le blocage du banquier qui se voit contraint d'inventer tous les subterfuges pour aboutir au non-financement.
Dans ce contexte, il serait plus indiqué, économiquement parlant, de sécuriser le banquier avant d'entamer l'œuvre de relance. À moins que l'on continue à penser que les financements seront encore possibles par effets d'injonctions et autres ordres téléphoniques…
A. A.
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