Le réchauffement climatique perturbe l'existence des végétaux et des animaux, notamment migrateurs. Qu'en est-il pour les autres qui, comme la grenouille Cochranella menacée par la hausse des températures dans la forêt tropicale, ne migrent pas ? Récusant la loi de l'impossible, les biologistes ont eu l'ingénieuse idée de les déplacer un à un ! Dans son dernier numéro, Sciences et Vies nous en parle et nous apprend que 35% des espèces d'oiseaux, 52% des espèces d'amphibiens et 71% des espèces de coraux d'eau chaudes “sont susceptibles d'être profondément affectés par les changements climatiques”. C'est faute “d'habitat adapté” que les différentes espèces animales et végétales qui le peuvent recourront à la migration. Les autres auront droit à la migration assistée. Classé en danger d'extinction en 1998 par l'Union internationale pour la conservation de la nature, le conifère de Floride, Torreya taxifolia a été le premier bénéficiaire et “a rejoint la Caroline du nord fin juillet 2008 grâce à une association de naturalistes”. Les biologistes butent encore contre le pouvoir d'adaptation des différentes espèces aux écosystèmes d'accueil. Déplacées, certaines d'entre elles peuvent devenir invasives — moins de 20% le deviennent. Néanmoins, toutes les espèces ne peuvent pas bénéficier de la migration assistée –, c'est le cas des prédateurs. D'autres seront vouées à l'extinction. N. R.