Une fois de plus, les chiffres se rapportant aux effets dévastateurs du terrorisme font l'objet d'une controverse. Le général Maïza, chef d'état-major de la 1re Région militaire qui a présenté, hier, un exposé sur l'armé algérienne face au terrorisme, a étonné son monde par les chiffres qu'il a donnés. En effet, les effectifs des terroristes encore en activité, qui oscillaient entre 50, 150 et 300, selon Zerhouni et selon les circonstances, avoisinent, à l'état actuel des choses, d'après le général, les 650, “tous groupes confondus” contre 27 000 éléments en 1992. L'orateur, qui intervient pour la première fois en public, précise bien que le nombre de terroristes affiliés aux GIA ne dépasse pas 60, alors que celui du GSPC est de 300 éléments. Chiffres pour le moins curieux quand on sait que le GIA est présenté comme le plus sanguinaire des groupes terroristes. L'officier supérieur de l'armée a également cité près d'une trentaine d'organisations terroristes en Algérie avec les noms de leurs chefs, leurs pseudonymes et la région où elles opèrent. Autre contradiction : le général évalue le nombre de victimes du terrorisme à 37 000 depuis 1992 jusqu'à l'an 2000, au moment où des officiels et même le président de la République parlent de 100 000 et même plus… Qu'est-ce qui explique donc cette cacophonie des chiffres ? Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Il faut noter quand même que c'est une première que la grande muette décide de monter sur la tribune. H. M.