Il y a un déficit de main-d'œuvre qualifiée dans certaines branches. Le centre de presse d'El Moudjahid a abrité, hier, un débat autour de la problématique des ressources humaines en entreprises. Trois hôtes, en l'occurrence, le directeur de l'Ecole supérieure de gestion, un chargé de mission au sein de l'Université de la formation continue ainsi qu'un représentant du ministère de la Formation professionnelle ont animé le débat autour de cette thématique. Le directeur de l'Ecole supérieure de gestion, M. Belkessam, qui a introduit le débat, a expliqué d'entrée qu'“il y a un déficit dans certaines branches professionnelles”. “Il y a actuellement une sorte de surenchère par rapport à la demande d'emploi où il y a certains organismes qui optent pour des solutions de facilité en préférant faire appel au marché de l'emploi au lieu d'investir dans la formation des jeunes”, a-t-il expliqué avant de noter que “c'est la conséquence des incohérences de notre système”. Aux yeux de l'intervenant, ces incohérences ont déteint sur les compétences qui se sont vues réduites drastiquement. “Il y a une raréfaction des compétences même dans le Nord, le Sud n'en parlons pas !”, note-t-il avec regret. De son avis, il est impératif d'investir dans la formation continue en investissant dans les jeunes particulièrement. Seffadj Zine-Eddine, représentant pour sa part de l'Université de la formation continue (UFC), fera remarquer d'entrée que les budgets d'équipement alloués en entreprise sont nettement plus importants que ceux réservés à la formation. Il est plus qu'impératif de valoriser la formation parce qu'à ses yeux “le plus important ce n'est pas de délivrer des diplômes, mais plutôt d'avoir des qualifications”. “Il faut développer des compétences et avoir des qualifications plutôt que des diplômes”. “On doit favoriser la formation qualifiante, mais je n'exclue pas les formations diplomates”, dit-il à ce sujet avant de noter que “c'est cela le postulat de cette économie nouvelle”, dit-il encore. Il ne s'agit d'une formation universitaire “au sens classique du terme”, mais plutôt une formation plus spécifique et pratique. Dans ce cadre, l'intervenant plaidera pour l'amélioration de l'employabilité à travers la professionnalisation continue. Se faisant plus pragmatique, il indiquera qu'“il faut mettre un dispositif pour la formation au sein des entreprises”. À ce sujet, l'orateur demandera à ce que les entreprises s'impliquent dans le processus de recherche des formations qui leur sied parfaitement. “L'entreprise ne doit pas rester les bras croisés en attendant qu'on lui dise qu'on va procéder à des formations”, dit-il avant de préciser : “L'entreprise doit mettre en place des cahiers des charges pour identifier ses besoins.” Le représentant du ministère de la Formation professionnelle pense, de son côté, qu'il est impératif pour l'entreprise de prendre part au développement de la formation professionnelle initiale et continue. “Les entreprises doivent s'ouvrir aux formateurs et les accueillir pour voir les processus de fabrication, tout comme elles doivent s'ouvrir aux étudiants et stagiaires”. La participation des entreprises à l'élaboration des programmes de formations est également revendiquée par l'intervenant. Evoquant les budgets alloués à la formation, le représentant du ministère de la Formation professionnelle notera qu'“il faut considérer les dépenses de formation comme étant des dépenses d'investissement”. Quoiqu'il en soit, les trois intervenants ont revendiqué plus de formations pour l'acquisition de compétences. NADIA MELLAL B.