Un débat consacré à la qualification de la ressource humaine et son adaptabilité à la demande de l'entreprise a été au centre du Forum d'El Moudjahid hier. Le directeur général de l'Ecole supérieure de gestion (ESG), l'inspecteur général du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels, et le chargé de mission de l'Université de la formation professionnels (UFC) ont animé cette rencontre. Les trois intervenants ont mis l'accent sur l'intérêt pour l'économie nationale d'adapter la formation à la demande du marché de l'emploi, et insisté sur la nécessité pour les entreprises de participer dans ce processus de qualification. M. Belkessam Mohamed Cherif, directeur général de l'ESG, explique que, pour résoudre le problème de l'équation formation-emploi il faut que tous les acteurs de la société se mettent ensemble. Car, un écart existe entre la demande du monde de l'emploi et les formations dispensées, toutes catégories confondues. Le déficit relevé dans ce domaine, ces dernières années, fait qu'un nouveau phénomène est en train de s'installer en Algérie, à savoir la surenchère dans le monde du travail. M. Belkessam dira à ce propos qu'à défaut d'investir dans la formation des jeunes, certaines entreprises préfèrent engager des chasseurs de têtes. «Cette situation de renchérissement entre les entreprises provoque une mobilité des compétences mais cela présente un danger pour l'économie», ajoute l'intervenant. Pour sa part, M. Hamami, inspecteur général au département d'El Hadi Khaldi, rappellera que la formation professionnelle est au cœur de la promotion du développement économique et social d'un pays. Le conférencier dira qu'en plus des efforts faits par son département ministériel, l'entreprise économique doit elle-même participer au développement de la formation professionnelle initiale et continue. Sa participation peut se traduire par l'ouverture de leurs portes aux stagiaires mais aussi par la participation à l'élaboration des programmes. M. Hamami évoquera les établissements privés de formation professionnelle dont les spécialités dispensées restent légères. Lui emboîtant le pas, M. Belkessam dira que certaines écoles de formation professionnelle «deviennent commerçantes, puisque du point de vue fiscalité au lieu d'encourager ce créneau d'activité à travers des mesures d'incitation, ces établissements sont soumis à un régime fiscal propre au commerce. Ce qui est une aberration». Enfin, le chargé de mission de l'UFC a signalé toute l'importance de la qualification de la ressource humaine dans une société aujourd'hui fondée sur le savoir. Mais la formation doit aujourd'hui être identifiée à travers un cahier des charges à mettre en place par les entreprises de telle sorte à définir les besoins réels, pour ensuite constituer des plans d'action réels. «Favoriser la formation a pour finalité d'améliorer l'employabilité, car un poste n'est pas figé et il faut que la personne s'y adapte.» M. Seffadj Zineddine a fait savoir que beaucoup d'institutions et entreprises sollicitent l'UFC pour des formations adaptées, le but étant l'amélioration du niveau et de la qualification des employés et des cadres. En somme, la formation est primordiale et les entreprises doivent s'y intéresser si elles veulent être compétitives et gagner des parts de marché. B. A 1 500 présidents d'APC en formation à l'UFC L'UFC offre aujourd'hui des formations individualisées et à la demande. Selon son chargé de mission M. Seffadj, 1 500 présidents d'APC sont actuellement en formation. A cela s'ajoute un nombre de 47 000 enseignants du moyen (PES) en cours actuellement, suivant une convention signée entre les ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur portant formation de 78 000 enseignants dans le cadre d'un programme de recyclage allant de 2005 à 2013. En plus de ces formations, 3 000 magistrats ont été formés en informatique et langue anglaise. Enfin, des formations d'une durée de 6 mois à une année seront dispensées dans la fonction publique. B. A.