À quatre mois des examens du baccalauréat, l'anxiété et le stress commencent à s'installer parmi les élèves des classes de terminale, à les faire douter de leurs capacités et à entraver les démarches d'apprentissage. Ces sentiments exacerbés pourraient augmenter le défaitisme, favoriser le trac et les empêcher de réussir à leurs examens, surtout lorsqu'on sait qu'une trop grande anxiété, comme l'ont montré des études, nuit à la réussite. Dans leurs discussions, les élèves des classes de terminale parlent de leurs craintes ou de leurs angoisses. Ils parlent du trac qui paralyse le fonctionnement des facultés intellectuelles, des connaissances qui flottent comme dans un brouillard et de la mémoire qui n'est plus qu'un grand trou noir. Combien d'élèves, découragés, commencent à baisser les bras, à s'absenter, voire abandonner... en raison de ces quelques minutes d'angoisse paralysante, renonçant à jamais aux situations qu'ils convoitaient et que leur intelligence leur permettait. Il n'y a qu'à consulter le taux d'absentéisme dans les lycées pour avoir une idée des ravages causés par l'angoisse et le stress. Des élèves qui sèchent les cours pour aller suivre des cours payants, parce que les marchands de rêve, souvent leurs propres professeurs, leur ont promis la réussite. La plupart des élèves des classes de terminale croient en tout, sauf en leurs capacités intellectuelles. Dans leurs discussions, rares sont les candidats qui se disent confiants et affirment être capables de décrocher leur bac, ce passeport qui leur permet d'accéder aux études universitaires. Des appréhensions de rater le bac émergent à chaque fois que la question leur est posée. “J'ai des papillons dans l'estomac, le cœur qui bat à tout rompre, l'impression que je vais rater mon bac comme l'année dernière ne me quitte pas.” “Je n'arrive plus à étudier, à me concentrer sur mes études. Sincèrement, j'ai peur !” Ceux sont les leitmotive qui reviennent le plus dans leurs causettes. Certains lycéens sont conscients que cette anxiété pourrait être source d'échec dans leurs examens. Des élèves se plaignent des programmes trop chargés ou d'une mauvaise assimilation des cours. “Mon cerveau, telle une bouteille d'eau remplie, ne peut plus en contenir plus... J'ai beau essayer d'y mettre plus, malheureusement, ça ne rentre pas, ça coule en dehors.” Un problème d'assimilation et de compréhension forme l'écran. Les accusations sont échangées entre professeurs, élèves et parents d'élèves, mais le véritable mal : l'angoisse n'est pas corrigée. Certes, l'angoisse de passer un examen forcera l'élève à étudier davantage, mais l'anxiété exacerbée entraîne des problèmes d'apprentissage et de rendement présents sous forme de troubles envahissants pouvant se manifester à travers une variété de cadres ou situations. À force que les examens du bac approchent, l'anxiété commence à devenir problématique et à inquiéter. Il suffit de les écouter et de faire un peu attention à leurs attitudes, à leurs comportements pour s'apercevoir des changements dans les habitudes des élèves et dans leurs réactions. Perdre toute une année pour quelques minutes de panique, c'est trop bête. L'heure est à la lutte contre l'angoisse, la nervosité et le stress décelés chez les élèves de terminale, et les psychologues sont appelés à réagir et venir à la rescousse pour proposer les solutions adéquates et éliminer complètement ce risque, qui pourrait empêcher d'atteindre l'objectif quantitatif : amener le maximum d'élèves d'une classe au baccalauréat. B. Boumaïla