Le moment est venu pour la France de ne plus s'exclure elle-même de l'Otan. C'est avec ces mots que le président français a sonné le retour de la France au sein de l'Otan. Le Parlement devra débattre de la question avant le sommet de l'Otan prévu les 3 et 4 avril à Strasbourg, ville française, siège du Parlement européen, et Kehl en Allemagne. Le débat sera chaud mais sans plus car l'UMP, le parti de la majorité est en rang d'oignons derrière Nicolas Sarkozy. Les arguments du président français sont par ailleurs ce qu'il y a de plus logique. La France participe depuis assez longtemps à diverses opérations conduites par l'Otan. Depuis le deuxième mandat de Jacques Chirac, plus exactement. Dans son discours prononcé à l'Ecole militaire, à Paris, le chef de l'Etat français a argué que la position actuelle de la France, contributrice de l'Otan en hommes et en finances est ambiguë dès lors qu'elle ne participe pas à son commandement intégré. C'est une question de crédibilité de la France et de sa participation pleine et entière dans la gestion de crises internationales, a plaidé Sarkozy. Le président français en chute dans les sondages d'opinion se défend de doter son pays d'une voix, d'un droit au chapitre dans l'Alliance Atlantique. “Nous n'avons aucun poste militaire de responsabilité. Nous n'avons pas notre mot à dire quand les alliés définissent les objectifs et les moyens pour les opérations auxquelles nous participons”, a-t-il argumenté. La dissuasion nucléaire française restera “indépendante” et la France gardera sa “liberté d'appréciation” sur l'envoi de ses troupes, a insisté Sarkozy, pour essayer de convaincre certains élus de sa propre majorité, arc-boutés sur l'héritage gaulliste, qui, à l'instar de l'opposition s'inquiètent d'un “alignement” sur Washington. “C'est un signe que la France est totalement pieds et mains liés aux Américains, on aurait pu se passer de ce message”, ont déploré les villepinistes mais ils se comptent sur les doigts d'une main. Il n'y a ni d'urgence ni raison fondamentale, de réintégrer le commandement militaire de l'Otan, si ce n'est un atlantisme qui devient une idéologie, a renchéri Martine Aubry, la patronne du PS. Quoiqu'il advienne, Sarkozy est assuré d'intégrer le commandement de l'Otan. Comme cela, il s'assurera d'entrer dans les bonnes grâces du président Obama. D. B.