Devant le refus intransigeant de l'Iran d'autoriser une visite de ses installations nucléaires, Washington n'exclut plus l'option militaire pour faire plier le régime des mollahs. Les Etats-Unis semblent procéder par étape avant de recourir à la force pour empêcher l'Iran de fabriquer l'arme nucléaire. Comme dans le cas de l'Irak, l'Iran est soupçonné de développer un programme d'armements nucléaires. Washington demande même à Moscou d‘interrompre sa coopération dans la construction d'une centrale nucléaire, actuellement en cours en Iran. Mohammed El-Baradei, le directeur général de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) demande aux Iraniens de collaborer avec son organisme afin de pouvoir lever les zones d'ombre concernant leur programme nucléaire. “Il y a des questions qui doivent nécessairement être clarifiées concernant le programme nucléaire de l'Iran et j'espère que l'Iran coopérera avec nous”, a déclaré le directeur général de l'AIEA en marge du forum économique mondial à Shouneh (Jordanie). Le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères a réaffirmé, hier, le rejet par son pays des propositions d'El-Baradei : “Nous avons de très bonnes relations avec El-Baradei, mais la République islamique d'Iran ne peut accepter quelque chose qui est contraire à la volonté du pays.” Selon lui, l'Iran acceptait seulement de travailler avec l'agence internationale de l'énergie atomique dans le cadre du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et rejetait les visites inopinées des sites nucléaires. “Les demandes qui nous sont soumises doivent l'être dans le cadre du TNP et nous sommes prêts à répondre conformément aux accords que nous avons signés, mais au-delà du TNP, il faut négocier”, a dit à la presse le responsable iranien. Ce refus catégorique du gouvernement de Mohammad Khatami d'autoriser une visite de ses installations nucléaires attise davantage les soupçons américains. “Il apparaît que les Iraniens travaillent clairement à la mise au point d'armes de destruction massive et ne veulent pas que la communauté internationale sache ce qu'ils font”, a déclaré le sénateur républicain du Kansas, Sam Brownback, à la chaîne de télévision américaine Fox. Il préconise d'abord “un soutien au mouvement pro-démocratique”, qui sera suivi par “une pression internationale, qui est en train de s'organiser”, pour passer ensuite à “un isolement politique plus complet”. “Je pense que l'option finale qui nous reste est une option militaire”, ajoute le sénateur, membre de la commission des affaires étrangères du sénat, qui précise : “Je pense que l'option militaire est là. Elle reste là pour l'avenir, je ne pense pas que nous devrions l'enlever de la table.” Il est donc clair que l'administration Bush est déterminée à faire plier le régime des mollahs, qui constitue une menace pour les visées américaines dans la région, particulièrement depuis la chute de Saddam Hussein. Washington est prêt à tout pour pacifier cette partie du monde, et l'option militaire semble devenir le meilleur moyen pour aboutir aux objectifs tracés. K. A. La plupart des membres d'Al-Qaïda arrêtés La plupart des membres d'Al-Qaïda arrêtés en Iran ont été identifiés, a affirmé hier Abdollah Ramezanzadeh, porte-parole du gouvernement iranien, se refusant toutefois à préciser leur identité et leur nombre. “Vu la puissance de nos services de renseignements, la plupart d'entre eux ont été identifiés”, a affirmé M. Ramezanzadeh interrogé sur les membres d'Al-Qaïda arrêtés par les autorités iraniennes. Les dirigeants iraniens avaient affirmé qu'une “poignée” de membres du réseau terroriste d'Oussama Ben Laden avaient été arrêtés avant les attentats de Ryad, le 12 mai dernier, qui ont fait 35 morts, dont huit Américains. Les Etats-Unis avaient accusé l'Iran d'héberger des membres importants d'Al-Qaïda ayant joué un rôle dans la préparation des attentats de Ryad.