L'Iran donnera une réponse destructrice à une éventuelle attaque militaire israélienne contre ses infrastructures nucléaires, a encore déclaré le porte-parole du ministère iranien des AE, convaincu cependant que ce pays n'a pas les moyens et la capacité pour oser menacer l'Iran car sa situation intérieure et sécuritaire est fragile. “S'il fait une telle bêtise, la République islamique et ses défenseurs donneront une réponse destructrice, et cela ne prendra pas une seconde”, devait-il avertir. Le vice-ministre israélien de la Défense, Ephraïm Sneh, qui avait prôné une frappe préventive pour obliger Téhéran à se conformer aux résolutions du conseil de sécurité sur son nucléaire, a affirmé, pour sa part, que l'option militaire doit être considérée comme un ultime recours pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. Durant sa visite aux Etats-Unis pour actionner le lobby juif, le premier ministre israélien, Ehud Olmert, examinera le dossier avec son hôte, le président et, ensemble, ils s'efforceront de faire bouger la communauté internationale pour qu'elle fasse ce qui lui incombe à propos du nucléaire iranien. Pour le moment, l'escalade entre Israël et l'Iran n'est que verbale. Le général Yahya Rahim Safavi, le chef des gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime, a déclaré hier que la stratégie de l'Iran était défensive et préventive et que l'Iran voulait la paix et la sécurité dans la région et le Golfe persique. Le ministre des AE iranien a, de son côté, annoncé que son pays était déterminé à développer son programme d'enrichissement malgré les menaces de sanctions de la part du Conseil de sécurité des Nations unies. “Les responsables et les experts iraniens, sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), cherchent à atteindre cet objectif”, a-t-il affirmé en réponse à la question si l'Iran cherchait toujours à installer 3 000 centrifugeuses d'ici à la fin de l'année iranienne, pour passer au stade industriel afin de produire du combustible pour les centrales nucléaires. Téhéran, qui a installé fin octobre une seconde chaîne de 164 centrifugeuses, malgré les menaces de sanctions, affirme que son programme d'enrichissement est cantonné dans un cadre de recherche. Les six puissances, à l'origine de la résolution contre l'Iran, achoppent sur un nouveau projet de résolution rédigé par les Européens visant à imposer des sanctions économiques et commerciales à l'Iran. La Russie, soutenue par la Chine et estimant ce texte trop dur, a proposé des amendements, tandis que les Etats-Unis veulent, au contraire, le renforcer. D. Bouatta