Les habitants de la ville de Bekkaria, commune distante de 15 km du chef-lieu de la wilaya de Tébessa, ont enterré, hier, les deux victimes du dernier attentat terroriste qui a coûté la vie, la veille, à B. Tahar et à son fils Mohamed. Après la prière du Dohr, les deux corps ont été mis en terre, l'un à côté de l'autre, dans le cimetière du village situé à quelques pas de la mosquée. Toute la tribu des Oueld Mellou, dont est affiliée la famille des Bouguerra, est venue rendre le dernier hommage aux leurs. Parmi la foule, on remarquait la présence des membres de l'APC, dont le président, ainsi que les éléments de la Gendarmerie nationale. Badreddine, l'aîné des enfants du défunt Si Tahar, accompagné de 3 autres frères, recevait les condoléances de la foule avec dignité. Pour rappel, Tahar B., un ancien moudjahid connu et respecté dans la région, a été fauché, ainsi que son fils Mohamed âgé de 18 ans, lundi aux environs de 10 heures du matin par l'explosion d'une bombe au lieu-dit Berzeghan, à 30 kilomètres de leur domicile alors qu'ils se rendaient sur leur terrain qu'ils exploitaient. Selon nos sources, la bombe a été placée sur un des axes routiers empruntés la veille par les hordes terroristes lors de leur retraite après le premier attentat qui a coûté la vie à 5 personnes toujours dans la région de Bekkaria. L'engin a été placé ainsi que 9 autres par les terroristes afin de retarder la progression des forces de sécurité lors de leur ratissage. Heureusement, la vigilance des artificiers a permis de désamorcer ces bombes évitant un bilan sanglant, surtout au sein des populations qui utilisent ces sentiers lors de leurs déplacements. Depuis deux mois, le GSPC tente d'installer un climat de terreur dans la région de Tébessa. Indépendamment du bilan macabre, car une seule victime est de trop, cet acharnement des terroristes sur la région et ses populations civiles explique, en fin de compte, la déroute de l'organisation terroriste qui cherche à desserrer l'étau qui se resserre davantage sur ses bases traditionnelles. Cette région frontalière, fortement boisée et au relief difficile, a servi durant les années 1990-début 2000 de zone de repli. Ce qui explique le fait qu'elle fut épargnée par les actes barbares jusqu'à ces derniers temps. Si, aujourd'hui, Droukdel autorise ses hommes à commettre des actions dans cette base arrière, c'est qu'ailleurs, il est en train de subir des coups durs à la suite des actions des forces de sécurité. La situation a atteint des limites qui ont poussé la hiérarchie de la nébuleuse à sacrifier une telle base arrière. À Tébessa, le terrorisme est en train de jouer l'une de ses dernières cartes face à la forte mobilisation de toute la société. H. M.