L'une de ces familles endeuillées avait perdu, au mois de novembre 2009, deux de ses proches, sauvagement exécutés dans une attaque terroriste similaire. Les habitants du petit village d'Aïn Ghrab, dans la commune de Stah Guentiss, à 75 kilomètres au sud-ouest de Tébessa, ont inhumé, hier, leurs morts, victimes d'un lâche attentat terroriste qui a coûté la vie à 5 personnes, dont deux jeunes âgés de 14 et 17 ans. Ainsi après la prière du Dohr, les corps des défunts ont été conduits à leur dernière demeure, accompagnés des familles et proches des défunts, mais aussi des autorités civiles et militaires de la région d'El-Ogla, venus rendre un dernier hommage aux victimes innocentes. Ces dernières ont été lâchement assassinées dans la nuit de jeudi à vendredi, en plein milieu d'une cérémonie de mariage, qui, en l'espace d'une seconde, s'est transformée en véritable boucherie humaine. Les victimes, dont l'âge variait entre 14 et 45 ans, appartenaient à la tribu des Ouled Belaïssaoui. Il s'agit des familles Ladjel, Aouine, Menasser et Jadaoune. L'une de ces familles endeuillées, à savoir la famille Jadaoune, a, rappelons-le, perdu au mois de novembre 2009, deux de ses proches, sauvagement exécutés dans une attaque terroriste similaire, sauf que l'attentat a eu lieu dans une épicerie située en plein centre de la commune d'El-Ogla. Si certains ont avancé la thèse selon laquelle l'attentat de jeudi était perpétré en représailles, après la condamnation la semaine dernière de plusieurs éléments du GSPC d'Al-Qaïda au pays du Maghreb à la peine capitale, d'autres sources locales, cette fois-ci, parlent carrément d'un règlement de comptes. Et d'argumenter qu'à chaque incursion terroriste dans la région de Stah Guentiss, c'est toujours la même famille qui est prise pour cible par les groupes terroristes armés, favorisés par des conflits tribaux entre toutes les factions des Nememchas qui occupent, depuis la nuit des temps, un territoire dont les limites s'étendent de la wilaya de Khenchela jusqu'aux frontières de la wilaya d'El-Oued, en passant par les régions de Bir El-Ater et El-Ogla, qu'on dit les plus touchées par les conflits entre tribus. Par ailleurs, il va sans dire que l'acharnement des terroristes, quelle que soit leur motivation, explique à plus d'un titre la déroute du GSPC qui cherche à desserrer l'étau qui se resserre davantage sur ses bases traditionnelles. Ce dernier est, en effet, en train de subir des coups durs à la suite des actions des forces de sécurité. La situation a atteint des limites qui ont poussé la hiérarchie de la nébuleuse à sacrifier une telle base arrière.