Depuis le 15 mars dernier et ce, jusqu'à la fin du mois, le niveau E de l'hôtel El-Aurassi à Alger abrite une exposition de tableaux intitulée “Laboratoire”, de l'artiste peintre et installationniste Sadek Rahim. Venu de la capitale de l'Ouest partager sa passion de l'art avec le public algérois, il est né à Oran en 1971. Il part au Liban où il obtient, en 1995, un diplôme d'études approfondies en arts plastiques. Fin 2000, il s'installe à Londres où il décroche un master en installation à l'université des Arts London la Saint Martins Collège of Art. Actuellement, il travaille et vit à Oran. Il expose une vingtaine de toiles qui, chacune d'elle, racontent une histoire, ou plutôt une partie ou un détail d'une histoire, d'un rêve, d'une aventure, d'un vécu, d'un quotidien… Ce qui frappe dans cette exposition, c'est que tous les tableaux sont sans titre. Pourquoi ? “Il n'y a pas de thème global pour une succession… C'est un vécu personnel auquel tout le monde peut s'identifier. Donc, le public peut l'interpréter à sa manière”, explique Sadek Rahim. Et d'ajouter : “Je ne suis pas limité, l'histoire est dans ma tête.” D'où le fait que dans cette exposition, il n'y a pas de thème général. Par ailleurs et comme l'indique son titre, à savoir Laboratoire, cette exposition est une sorte d'expérimentation ; dans le sens où en occultant le thème, Sadek Rahim voulait faire [pré]valoir beaucoup plus la technique et le concept. “Je voulais que la technique prime !” Et ce détail reste son souci permanent et important dans son travail artistique. Selon lui, “c'est peut-être dû à ma formation à Beyrouth”. Et en parlant de technique, celle utilisée par l'artiste peintre est mixte : aquarelle et collage. L'aquarelle sert de base, de support, alors que le collage, pour toutes les toiles c'est du textile, renvoie à ce clin d'œil fait par le peintre à la femme en général dans son quotidien et à sa mère en particulier… Se considérant “contemporain jusqu'aux os”, il n'a de cesse de le faire ressortir à travers son travail. D'ailleurs, avec l'exposition Laboratoire, il a montré que tout ce qu'il fait est choisi, voulu, mais surtout conceptualisé. Rien n'est laissé au hasard, même les couleurs utilisées sont voulues. C'est “par rapport au cercle chromatique, des couleurs complémentaires”. S'inspirant du quotidien, de ce qui l'entoure, de la société et de l'Algérie qu'il porte dans son cœur, Sadek Rahim prépare actuellement une installation pour le Festival panafricain. Par ailleurs, et prochainement, trois expositions sont à l'ordre du jour. Deux à Paris et une à Dubaï. Amine IDJER