Le président américain George W. Bush a déroulé hier le tapis rouge pour son homologue pakistanais Pervez Musharraf, en le recevant au milieu des chênes et des érables de sa retraite de Camp David, un honneur qu'il n'accorde qu'à ses alliés proches. Ce traitement de faveur vient récompenser le président pakistanais pour s'être rangé solidement derrière Washington dans la lutte contre le réseau Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden. “Le président Bush considère le président Musharraf comme un dirigeant solide qui combat fermement la terreur”, a déclaré lundi dernier le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer, en évoquant cette rencontre, qui se déroulera dans la résidence de campagne des présidents américains, nichée dans des collines boisées du Maryland à une soixantaine de km au nord-ouest de Washington. Les entretiens entre les deux présidents et un nouveau programme d'assistance des Etats-Unis au Pakistan, qui pourrait être annoncé lors d'une conférence de presse commune en fin de matinée, devraient souligner le réchauffement des relations entre Washington et Islamabad depuis les attentats du 11 septembre 2001 contre l'Amérique. Ces jours derniers, les deux pays ont illustré leur lutte commune contre les radicaux islamistes en montant des opérations simultanées de chaque côté de la frontière pakistano-afghane contre des militants talibans. Les dirigeants américains se montrent également encouragés par les signes inattendus montrant que le Pakistan et l'Inde, tous deux dotés d'armes nucléaires, cherchent à s'écarter d'une confrontation sur le conflit du Cachemire qui les oppose depuis plusieurs décennies. Mais la ligne officielle suivie par le Pakistan sur le Cachemire reste pour eux un sujet de préoccupation, tout comme la montée du militantisme islamiste dans ce pays. Durant ses entretiens, le président Musharraf devrait demander au président Bush d'éponger les dettes pakistanaises dues aux Etats-Unis, qui s'élèvent à 1,8 milliard de dollars.