Devant les notables de la région, le candidat Bouteflika, même s'il n'a pas voulu répondre au chef de l'AIS au sujet du devoir de repentance des “égarés”, n'a pas manqué de poursuivre son attaque en règle contre les islamistes extrémistes. Le Président-candidat poursuit son périple à travers le territoire national, multipliant les bains de foule, et se permettant même de danser à Ouargla. Une danse du grand favori pour le sacre final. Mais un favori qui insiste à ce qu'il soit élu avec un fort taux de participation. À Ouargla, sous le chapiteau dressé derrière le stade communal, Abdelaziz Bouteflika l'a martelé. “Ces élections constituent un test pour notre pays sur la scène internationale. Un faible taux de participation signifierait que le peuple se sent non concerné. Je veux que le président algérien soit soutenu avec force par le peuple algérien afin qu'il parle, à voix haute, au nom de l'Algérie”. Le Président-candidat, qui se vantait d'avoir redoré le blason de l'Algérie sur la scène internationale, se lamente du fait que “notre voix est actuellement à peine audible sur la scène internationale, parce que nos rangs sont fissurés”. Devant les notables de la région, le candidat Bouteflika, même s'il n'a pas voulu répondre au chef de l'AIS au sujet du devoir de repentance des “égarés”, n'a pas manqué de poursuivre son attaque en règle contre les islamistes extrémistes. Cette fois-ci, il a pris pour cible les salafistes. Même s'il dit ne rien comprendre dans cette nouvelle doctrine, il estime que tous les Algériens sont des salafistes “mais pas avec ce concept”. Changement d'attitude vis-à-vis de la mouvance islamiste ? Ou simple épouvantail agité le temps d'une campagne ? L'avenir nous le dira. En tout cas, depuis le début de la campagne électorale, le candidat Bouteflika ne rate aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur les islamistes radicaux et leur bras armé. Bouteflika, qui doit animer aujourd'hui un meeting à Béjaïa, prépare déjà le terrain depuis Ouargla. Tout en rappelant que les Algériens étaient des “amazighs arabisés par l'islam” et que tous fêtaient Yennayer, il dira qu'il était prêt à créer une académie pour tamazight et un haut-conseil pour l'amazighité. Par ailleurs, le Président-candidat a insisté sur l'unité nationale. Pour y parvenir, il préconisera de limiter le fossé entre le Nord et le Sud, d'où les plans spéciaux pour les Hauts-Plateaux et les wilayas du Grand-Sud. Mais Bouteflika ne manquera pas de lancer une pique aux habitants du Sud. “On dit que vous travaillez peu. Il est temps de prouver que vous travaillez plus que les gens du Nord”. Dans une wilaya comme Ouargla, qui a connu un soulèvement des jeunes, pour réclamer plus de transparence dans l'octroi de postes d'emploi à Hassi-Messaoud, les responsables locaux reconnaissent que l'Etat a énormément investi. Bouteflika l'a rappelé à l'assistance. “Au lendemain de l'Indépendance, Ouargla était un petit village.” A. B.