Les pays européens appellent le Premier ministre israélien désigné, Benjamin Netanyahu, à accepter l'idée d'un Etat palestinien, un point sur lequel il ne s'est pas prononcé. Le chef du Likoud a fait savoir cette semaine qu'il négocierait avec les Palestiniens mais il n'a pas fait mention de cet objectif, repris récemment à son compte par le nouveau président américain Barack Obama. Interrogé sur les conséquences que pourrait avoir un refus d'Israël de s'engager en ce sens, le ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE, a estimé que “les relations deviendraient très difficiles”. “Nous devrions probablement discuter des conséquences que l'UE devrait tirer de cette situation lors d'une prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères”, a-t-il précisé en marge de la rencontre informelle des chefs de la diplomatie européenne à Hluboka nad Vltavou, en République tchèque. Le ministre français, Bernard Kouchner, s'est lui aussi montré très ferme sur ce point. “Dans l'accord de partenariat avec Israël et avec l'Autorité palestinienne, on exige que ce soit dans le contexte du processus de paix, qui vise très clairement la solution des deux Etats”, a-t-il dit à la presse à l'issue de la réunion, précisant que les Vingt-Sept étaient sur la même ligne. Plus tôt, son homologue luxembourgeois, Jean Asselborn, avait ainsi fait valoir que le renforcement des liens commerciaux entre l'UE et Israël dépendait de l'engagement de ce pays dans le processus de paix. “Nous devons dire aux Israéliens qu'ils ne peuvent pas se détourner du processus de paix (...) Ce processus de renforcement (commercial) a toujours été conçu dans la perspective d'un processus de paix parvenant à son terme”, a-t-il dit. Les discussions autour de ces liens commerciaux ont été gelées en janvier après l'offensive israélienne à Gaza. La Knesset doit se prononcer la semaine prochaine sur l'investiture du gouvernement de Benjamin Netanyahu, qui s'est engagé à respecter tous les accords internationaux signés par Israël vis-à-vis des Palestiniens, où figure notamment la perspective d'un Etat indépendant.