Les travailleurs de l'entreprise italienne Todini sont entrés en grève illimitée depuis une semaine. Rencontrés sur le site, ils estiment que leurs droits ont été bafoués par leurs employeurs. Plusieurs démarches ont été faites afin de décrocher les plus élémentaires de leurs revendications, en vain. Selon eux, au début du conflit, leur requête se composait de 24 points. Elle a été revue par la suite à la baisse en inscrivant 9 et s'est terminée à 4 revendications qu'ils jugent non négociables. Les travailleurs revendiquent la révision des délais de congé attribué aux travailleurs à la fin du contrat de travail, les œuvres sociales, l'indemnité des journées de récupération, la prime de la livraison du tronçon PK221 et PK226… “Nous avons travaillé durant trois mois sans arrêt. Aucune journée de repos ne nous a été accordée, même les jours fériés. Ce travail est récompensé par la livraison du tronçon dans les délais.” Les travailleurs ont profité de la visite du ministre des Travaux publics pour lui exposer leurs doléances. Pour Denis Quenel, responsable de l'entreprise italienne Todini, “la quote-part des œuvres sociales est virée”. En parlant des indemnités, celui-ci dira : “Nous appliquerons la loi. Nous sommes en fin de chantier et certains travailleurs gesticulent. Nous leur disons que nous sommes prêts à vous prendre dans d'autres chantiers que nous allons ouvrir à travers l'Algérie. Nous avons pu donner une qualification à plusieurs travailleurs qui leur permet de décrocher un emploi auprès d'autres entreprises ou rester avec nous. Notre entreprise a embauché plus de 90% de son effectif des régions d'El-Asnam, Bechloul et El-Adjiba. Nous sommes en phase de fin de chantier, nous ne pouvons nous éterniser dans cette région.” Abordant le volet financier, il ajoutera : “Nous avons dû rester dix mois durant sans être payer par l'Etat algérien et nous avons renfloué nos caisses par des virements d'Italie pour subvenir aux besoins de notre entreprise. La facture était de 80 milliards que nous souhaitons récupérer dans un laps de temps. Mais d'autres factures sont encore en instance de paiement d'un montant de près de 25 millions d'euros.” Selon nos sources, des représentants de l'union de wilaya de l'UGTA sont en négociation avec les deux parties afin de trouver une issue au conflit qui risque de retarder encore une fois l'achèvement du tronçon de l'autoroute Est-Ouest au niveau de la wilaya de Bouira.