Depuis 1999, les champs politique et médiatique sont fermés et verrouillés. Ils sont désormais “cadenassés”. C'est la conclusion à laquelle est arrivé le Front des forces socialistes (FFS). À la faveur de son conseil de wilaya de Tizi Ouzou, tenu vendredi dernier, le parti de Hocine Aït Ahmed a brossé un tableau des plus sombres de la gouvernance de Bouteflika qui brigue un troisième mandat présidentiel à l'occasion du scrutin du 9 avril. Un scrutin que le FFS trouve “cousu main” et dont le sort a été scellé un certain 12 novembre 2008. Il en veut pour preuve toute la smala qui se bouscule, écrit le FFS de Tizi Ouzou dans une déclaration rendue publique, “pour glaner une place de choix (…) à la recherche d'un quelconque avantage”. Mais alors, dans un tel contexte, “quel avenir peut-on espérer pour notre pays au lendemain du scrutin ?” s'interroge à juste titre le plus vieux parti d'opposition. Celui-ci part du postulat que “le régime est resté fidèle à lui-même : corrompu et corrupteur”. Maintenant que “la corruption s'étant érigée en système de gouvernance, quels seront les lendemains du peuple algérien après le 9 avril”, se demande encore la fédération du FFS. “La récession économique inéluctable se profile à l'horizon, elle se rapproche de nos portes avec son lot de conséquences sociales et morales négatives”, avertit le FFS pour qui, la délinquance et le grand banditisme occupent une place importance dans le tissu social. Que peut-on sortir de nouveau de la boîte de Pandore le 9 avril prochain, se demande le FFS, avant de répondre : “La reproduction du système en pire”. Le FFS ne croit pas un seul instant qu'un changement positif puisse émaner de cette consultation électorale. “Le seul changement utile et salvateur pour la nation et le peuple algérien réside dans la fondation d'un Etat de droit à travers l'action de toutes les institutions et le respect de la volonté populaire”, considère ce parti d'opposition qui boude la présidentielle du 9 avril, dont les jeux, a-t-il affirmé, sont faits et les résultats connus d'avance. Le FFS revient à sa revendication vieille de plus d'une quarantaine d'années, à savoir l'élection d'une Assemblée constituante souveraine. Celle-ci, une fois élue, posera les bases et les fondements d'un nouveau système démocratique, prévoit le FFS. Ce denier refuse de cautionner “la mascarade” du 9 avril qu'il qualifie de “supercherie”, qui est loin de constituer une solution de sortie de crise. C'est pourquoi il appelle les citoyens à prendre “la décision révolutionnaire de boycotter ce faux rendez-vous”. Le ministre de l'Intérieur avait déclaré récemment autoriser les partisans du boycott à activer sur le terrain. Ce à quoi a rétorqué le premier secrétaire national du FFS que son parti “n'a pas besoin de l'autorisation de Zerhouni pour militer sur le terrain”.