Premier western de Clint Eastwood en tant que réalisateur, L'Homme des hautes plaines mélange les genres. L'arrivée de son personnage marmoréen dans la ville de Lago évoque les westerns de Sergio Leone avec qui il a tourné de 1964 à 1966 les trois films légendaires qui composent la fameuse “trilogie des dollars” qui l'a révélé au public. Eastwood y perpétue la magie cinéphilique associée à son personnage d'“homme sans nom” en prenant ainsi le nom d'“Etranger”. “Un étranger, tout de noir vêtu, arrive dans une petite ville frontalière du sud-ouest américain. Trois jeunes cow-boys le provoquent. Il les abat tous les trois. Les habitants lui demandent alors de les sauver de l'attaque de trois bandits qui ont juré la destruction de la communauté. Il accepte, mais à des conditions qui vont bouleverser le conformisme de la bourgade...” Après avoir fait retentir ses premiers claps en tant que réalisateur en 1971 avec le thriller Un frisson dans la nuit, Clint Eastwood réalise enfin son premier western en 1973 L'homme des hautes plaines (High Plains Drifter), l'un des meilleurs sur les quatre westerns que Clint a réalisés. L'ombre de Sergio Leone est omniprésente dans le film et pour cause, il a été le mentor d'Eastwood durant deux ans dans les années soixante. L'atmosphère du film est oppressante, lourde et mystérieuse, qui parvient même à troubler le spectateur, offrant au film un côté fantastique. L'ensemble est magnifié par une musique superbe et effrayante à la fois. Pour son premier western en tant que réalisateur, Clint Eastwood a signé un véritable coup de maître, dans lequel il aborde déjà les thèmes que l'on retrouvera plus tard dans ses trois autres westerns : la vengeance, l'impossibilité de pardonner et le mythe de l'Etranger, justicier solitaire et impassible qui cache un secret. L'homme des hautes plaines s'impose aujourd'hui comme un film culte et incontournable. Un classique du western à voir absolument.