À l'initiative du ministère de la Culture, la salle El-Mouggar abritera, cet après-midi à 14h, une avant-première exceptionnelle du film London River du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb lequel sera présent à cette projection en compagnie de son staff technique. Rachid Bouchareb et plusieurs membres de l'équipe qui ont travaillé sur son long métrage fiction inspiré de faits réels, London River, seront présents cet après-midi à la salle El-Mouggar, dès 14h, afin de présenter en avant-première en Algérie, ce film important, fort par ses symboles et les messages qu'il véhicule, et qui a coûté pour son élaboration 3 millions de dollars américains. Sorti durant l'année 2008, London River a été la seule production africaine sélectionnée dans la compétition officielle de la 59e édition du festival du film de Berlin, où il a été sacré par un Ours d'argent. En fait, après le succès fracassant d'Indigènes qui lui a valu de nombreuses consécrations, le cinéaste franco-algérien, Rachid Bouchareb, propose avec London River, son premier film en langue anglaise ; et tend encore une fois à tourner les pages sombres de l'histoire, en s'intéressant cette fois-ci aux attentats de Londres du 7 juillet 2005. Il emprunte cet événement pour construire une intrigue et bâtir un scénario accrocheur et plausible, qu'il a conçu avec Olivier Lorelle. Coproduit par Arte, London River, c'est l'histoire d'Ousmane, un sexagénaire musulman qui mène une vie paisible et ordinaire en France ; et celle d'Elisabeth Sommers, une quinquagénaire chrétienne menant une vie tranquille en Angleterre. Mais un jour, le sort les frappe et les unit, car leurs deux enfants sont portés disparus, un certain 7 juillet 2005, suite aux attentats de Londres, revendiqués plus tard par Al-Qaïda. Bien que de confessions différentes, Ousmane et Elisabeth vont partager une quête : rechercher leurs enfants, Ali et Jane ; et un espoir : les retrouver… sains et saufs. Ce scénario éminemment humain prouve que lorsqu'il s'agit d'un thème universel, et de l'humanité, toutes les barrières sautent et toutes les religions disparaissent. Il n'y a plus de différence. En plus du fond et du souci historique, le contenu du film constitue un regard lucide sur l'homme dans son insignifiante humanité. Notons également que toutes les religions sont, par essence, pacifistes ; c'est en fait, l'homme ou plutôt son fanatisme qui transforme le bien en mal, et un ciel bleu en un nuage de fumée. Aussi, London River est-il une coproduction franco-britannique de 90 minutes, incarnée entre autres par le comédien malien et burkinabé Sotigui Kouyaté, qui partage l'affiche avec l'actrice britannique Brenda Blethyn, ainsi que Marc Bayliss, Bernard Blancan, Sami Bouajila et Roschdy Zem. Par ailleurs, Rachid Bouchareb prépare un autre projet cinématographique qui s'intitule Outside the law (hors-la-loi), et qui revient sur les massacres du 8 mai 1945. Ce film se veut comme une suite à Indigènes, puisque les trois personnages qui ont survécu dans Indigènes, campent les rôles principaux de ce nouveau projet si ambitieux. En attendant, le rendez-vous avec Rachid Bouchareb et son cinéma, pour cet après-midi. Sara Kharfi