Iront-ils jusqu'au bout de leurs menaces ? Le boycott des examens du troisième trimestre, la grève illimitée et la correction du bac pourraient être les moyens extrêmes de pression des enseignants du secondaire. Telles sont les menaces de leurs délégués qui ont observé, hier, un sit-in de presque une heure devant le lycée Bouaâmama (ex-Descartes). Quatre délégations, désignées par la coordination des enseignants du secondaire, tiennent à se démarquer de leurs collègues du primaire et du moyen. «On tient à informer l'opinion publique que notre organisation, même contestée par l'administration de tutelle, est la conséquence des manipulations de la Fnte concernant la satisfaction de nos revendications et la gestion de nos vrais problèmes. Notre coordination est l'initiative de la base, celle qui reste quotidiennement confrontée à de grands problèmes socioprofessionnels», déclarent-elles. Pour preuve de la réussite de leur démarche, les délégués des lycées, une centaine environ, nous indiquent que la grève décidée par la base a été suivie par 107 établissements secondaires de la capitale, ce qui représente plus de 10.000 professeurs. Par ailleurs, la coordination entreprend des démarches pour créer un mouvement de coordination nationale. Les contacts avec différentes wilayas sont, selon eux, en phase de finalisation. A cet effet, le 1er avril prochain aura lieu une deuxième réunion initiée pour constater l'état d'avancement de ce mouvement d'une part et, d'autre part décider de la suite réservée aux trois revendications essentielles des enseignants, à savoir l'augmentation des salaires à 100 % (selon l'indice de salaire), la révision de l'âge de la retraite et l'augmentation des postes budgétaires afin d'alléger le sureffectif des classes. Ces revendications ont été transmises à quatre administrations: le cabinet du Chef du gouvernement, la commission de l'éducation au niveau de l'APN, l'Académie d'Alger et le ministre de l'Education. Jusqu'à l'heure de la dispersion des enseignants, le ministre n'avait donné aucune suite, d'après la délégation qui lui a transmis les revendications. Celle-ci précise: «Nous avons transmis la plate-forme que la mouvement a rédigée. Notre mécontentement ne s'arrêtera pas là car il y a encore le troisième trimestre. Ils ont la responsabilité de gérer ce problème en dialoguant avec les représentants réels des enseignants. Nous maintenons la grève de trois jours. On met en garde tout responsable qui s'aventurerait à verser dans la provocation des délégués. S'ils touchent une personne, nous gèlerons le troisième trimestre et la correction du bac.» En attendant la réponse du ministre de l'Education, les professeurs s'adressent aux parents d'élèves: «Tous les professeurs sont des parents d'élèves. Personne ne connaît mieux que nous l'intérêt des élèves.»