À l'instar des autres régions de la Kabylie, la wilaya de Béjaïa a tenu à commémorer le 5e anniversaire de l'assassinat du chantre de l'amazighité, Matoub Lounès, victime d'une embuscade terroriste, tendue un certain 25 juin 1998, à Tala-Bounane, sur la route menant à Béni Douala. En effet, dans la soirée de mardi à mercredi, des groupes de citoyens, notamment des jeunes, ont allumé des bougies à travers les artères des différentes villes de la région, ainsi que dans certains foyers dans les villages surplombant la vallée de la Soummam. Tel un rite, la voix du Rebelle fuse de partout ces dernières 48 heures. C'est tout le monde, en effet, qui diffuse ses chansons qui sont parfois reprises en chœur par les jeunes. Des conférences et des expositions retraçant la vie, le parcours et les œuvres de l'artiste disparu ont été organisées dans la majorité des lycées et cités universitaires de Béjaïa. De son côté, la CICB n'a pas dérogé à la règle, puisqu'un meeting populaire animé par des délégués des archs a été organisé, hier, à 18 heures, au niveau de l'esplanade de la Maison de la culture de Béjaïa. À Amizour, une marche spontanée ayant drainé des centaines de personnes a failli dégénérer, le mardi soir. La foule qui scandait les slogans habituels du mouvement citoyen a sillonné les principales artères de la ville. À son arrivée devant le siège de la sûreté de daïra, quelques manifestants ne se sont pas empêchés de lancer des pierres à l'endroit du commissariat. Grâce à la vigilance de certains délégués locaux qui sont aussitôt intervenus, tout est rentré dans l'ordre et la voix de la sagesse à prévalu. K. O.