Aucune source crédible n'est aujourd'hui en mesure de dire combien d'Algériens sont aujourd'hui encore dans les maquis. En 1996, le nombre de terroristes étaient estimé à 27.000 hommes armés, selon les fichiers des RG. Au début de l'année 2005, le ministre de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni avait parlé de 400 hommes armés. Ali Tounsi, le patron de la police algérienne avait dit: «Il reste encore 300 à 500. D'autres parlent de 800». L'ancien chef d'état-major de l'armée algérienne avait estimé le nombre de terroristes encore en armes à «un millier», dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Le Point. Entre-temps «il y eut 450 terroristes abattus en 2004», selon le dernier rapport du département d'Etat américain sur le terrorisme dans le monde. Il y eut aussi des dizaines de redditions et d'arrestations effectuées par la police judiciaire, les RG, les Bmpj et la Gendarmerie nationale, mais aussi de «nouvelles recrues» qui ont fait à vingt ans et moins leur «baptême du feu» et quelques «retours aux maquis» de la part d'anciens repentis ou élargis, mais les derniers cas sont dérisoires, rares, insignifiants. Ce qui inquiète encore les services de sécurité ce sont les groupes de soutien, disséminés dans le tissu urbain des grandes villes. Tee-shirt, jean's et baskets, ce sont des Monsieur tout-le-monde. Les nouvelles recrues sont «inconnues au fichier du personnel», les services de sécurité ne les soupçonnent qu'après coup. Quant à la mobilité des groupes armés encore opérationnels, c'est ce qui leur a permis de survivre. En voici les principaux: Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc); c'est aujourd'hui la principale organisation armée en Algérie avec un effectif fluctuant entre 300 et 500 hommes, dirigé aujourd'hui par Abdelmalek Deroudkel, dit «Abou Mossaâb Abdelwadoud», un ancien universitaire en électronique, et qui avait fait débuter son règne à la tête du Gspc par l'attentat contre la centrale électrique d'El Hamma. Les principaux «réseaux algérois» du Gspc ont été neutralisés par les RG à Bab Ezzouar, Chéraga et Belcourt, ce qui explique le calme que vit la capitale depuis plus d'une année. Les anciens QG de Takhoukht, Sidi Ali Bounab, Mizrana etc. ont été délaissés pour d'autres de moindre importance, mais plus sûrs. Des sources policières di-sent que la direction de l'organisation se trouve aujourd'hui aux confins est de Béjaïa, qui permettent plusieurs «sorties». Les principaux fiefs demeurent encore à Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira, M'sila, Tébessa, Batna, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et Oum El-Bouaghi. La zone 9, commandée par MBM dit «Khaled Abou el-Abbès (Belmokhtar) »s'étend de Jebel Boukhil, à Djelfa, jusqu'à l'extrême sud, avec des «pénétrations» au Mali, Niger, Mauritanie et Tchad pour l'achat et le convoyage des armes. La zone 2, dirigée par Saâdaoui Abdelhamid, dit «Yahia Abou el-Heythem» est actuellement la plus remuante, avec plusieurs assassinats ciblés depuis le début de l'année. La zone qui s'étend de Boumerdès à Dellys attire aussi le «grand racket» tenté par une région riche d'une agriculture florissante, la proximité de la mer et la luxuriance des forêts environnantes. Groupe islamique armé (GIA) Complètement anéanti par les coups de filet policiers et les ratissages militaires menés entre fin 2002 et décembre 2004, le GIA, premier groupe islamique armé, constitué en octobre 1994 est aujourd'hui, crépusculaire. Après la mort de Zouabri, Ouakali Rachid dit « Abou Tourab rachid », qui n'avait jamais eu une emprise réelle sur le groupe, est tué par ses propres compagnons en juillet 2004. Son remplaçant, Noureddine Boudiafi est neutralisé quelques mois après. Le ministre de l'Intérieur les crédite de «trois douzaines de terroristes encore actifs», dans le massif blidéen et les contrebas de la Mitidja. Houmât ed-daâwa salafiyya (Ghds) C'est actuellement un «groupe qui monte» et on a tendance à l'oublier. Dirigé par Benslim Mohamed, qui en est aussi le fondateur, le Ghds évolue à Relizane, Ténès et fait des incursions jusqu'à Tipasa. Les derniers attentats qui ont ciblé des militaires à Gouraya lui sont attribués. On estime généralement le nombre d'éléments de ce groupe à une centaine. Groupe salafiste pour la prédication et le djihad (Gspd) Séparé du GIA en 1997, Abdelkader Saouane, dit «Abou Thoumana» crée ce groupe à Derrag, et sévit un temps à l'ouest de Médéa en passant plus au nord jusqu'à Cherchell. Aujourd'hui, il ne reste qu'une trentaine d'hommes dans ce groupe qui possède la stratégie du Gspc mais pas son importance. Le Gspc survit entre Derrag (Médéa) et djebel Echaoun (Tissemsilt). Groupe salafiste combattant (GSC) Créée par Douadji Alia dit «Abou Amar» en fin 2001, «la djamaâ salafiya el-moukatila» a toujours activé entre Mascara, Sidi Bel Abbès, Tlemcen, Saïda et Oran. Evalués à 70, ses effectifs ont été totalement laminés par les services de sécurité, bien qu'il ait continué à briller par d'épisodiques coups d'éclat. En 2003, le chef du GSC contracte une «alliance stratégique» avec le Gspc et mène, depuis lors, des attentats ciblés à l'Ouest, mais sans résultats ni effets médiatiques d'importance.