Une délégation des clients de la banque El Khalifa a été empêchée, avant-hier, d'approcher le candidat Abdelaziz Bouteflika. Dans une déclaration parvenue hier à la rédaction, le collectif des déposants a révélé que des gardiens ont refusé l'accès à cette délégation à la salle Mohamed-Boudiaf du stade du 5-Juillet (Alger), pour éviter “toute fausse note lors du grand show” du Président sortant, organisé pour clôturer la campagne électorale de ce dernier. Il a également expliqué que “les victimes de la magouille du siècle” ont voulu rencontrer ce candidat et non pas un autre, en raison des promesses faites par Bouteflika aux clients de la banque, “il y a plus de 250 semaines”, quant au remboursement de leurs avoirs. Dans leur déclaration, les victimes ont exprimé à la fois leur déception et leurs craintes d'être dépouillées de leurs droits, en interpellant de nouveau le Président sortant sur des propos qu'il a tenus et réitérés sur l'importance de la “question de confiance”. “Les victimes ne pourront jamais attendre 250 autres semaines. Les nerfs sont usés, les vies ravagées, la confiance dans les institutions (de l'Etat, ndlr) anéantie”, ont-ils souligné. Cette situation qui dure dans le temps semble beaucoup affecter le groupe des déposants de la banque El Khalifa, au point de croire aujourd'hui que le “plus beau cadeau” que pourrait leur offrir Bouteflika est de “déclarer officiellement et publiquement que le dossier est clos et qu'il ne nous laisse d'autre choix que la folie, la révolte et/ou la tombe”. Il y a lieu de noter que le collectif des clients spoliés, délibérément ou inconsciemment, laisse entendre que le chef de l'Etat sortant sera reconduit à la magistrature suprême du pays. D'où son cri de désespoir à l'adresse de Bouteflika, l'invitant “à avoir le courage” de le dire. H. Ameyar