Après avoir frappé à toutes les portes et ce, depuis deux ans, les clients spoliés de la défunte El Khalifa Bank remettent leur sort entre les mains de la très officielle Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh) et de son président Farouk Ksentini. Hier, un rassemblement, qui a réuni un grand nombre de ces déposants, s'est tenu au niveau du siège de la Cncppdh situé au niveau du Palais du peuple, à l'issue duquel une délégation a été reçue par son secrétaire général Me Boucetta. Une lettre a été remise pour le président de cette organisation pour la transmettre au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il s'agit de lui rappeler sa promesse faite publiquement lors de l'émission Baramidj à la veille de la campagne électorale, en s'engageant à les rembourser jusqu'au dernier centime. Cette déclaration du premier magistrat du pays avait rendu espoir à l'époque à ces citoyens et au collectif qui avait gelé toutes ses activités de revendications. Ce sont les nombreuses interventions médiatiques de Moncef Batsi d'abord, liquidateur de cette banque, puis de Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances qui “ont jeté le trouble, si ce n'est le désespoir, chez des milliers d'Algériens qui avaient retrouvé une certaine sérénité avec l'engagement solennel du premier magistrat du pays”, peut-on lire dans ce document. C'est dans le but d'avoir une réponse nette et précise du président de la République, vis-à-vis de son engagement, que le président de la Commission des droits de l'Homme a été sollicité après les maintes et vaines tentatives de lui faire parvenir un courrier dans lequel ils l'interpellent par rapport à leur situation qui a fait, soulignons-le, des ravages dans les foyers de la majorité de ces citoyens qui sont au bout du désespoir. “Notre seul tort est d'avoir fait confiance en notre Etat et en ses institutions”, tiennent-ils à rappeler. Une plainte sera déposée le 4 du mois prochain par ces déposants, et une pétition qui a déjà réuni plus de cinquante signatures est en circulation. “Nous, déposants spoliés de l'affaire El Khalifa Bank, convaincus du rôle passif, pour ne pas dire complice, des autorités financières de régulation et de contrôle, décidons d'ester la Banque d'Algérie pour l'incurie ayant engendré la ruine de milliers de foyers”, déclarent-ils. Il est à noter qu'une grève de la faim qui devait être entamée hier par le président du collectif, Omar Abed, et des membres de son collectif en signe de protestation et pour exprimer le désespoir chez des milliers de familles qui ont perdu pour certains leur bien, labeur de toute une vie, a été décalée de 15 jours, sur conseil de M. Boucetta, en attendant la décision définitive du premier magistrat du pays. Pour rappel, ces citoyens refusent la formule proposée par les autorités concernées, à savoir de les rembourser à hauteur de 600 000 DA. Ils sont plus de dix mille déposants sur le territoire national a être victimes de cette banque après sa mise en liquidation qu'ils estiment “politique et qui n'a rien à voir avec le juridique du fait qu'elle n'a pas fait faillite comme le stipulent les lois, et que la Banque d'Algérie n'a pas fait son travail de contrôle du moment que El Khalifa Bank n'a pas déposé de bilan pendant trois ans”, arguent-ils. M. B.