Dans une lettre, parvenue hier à la rédaction, le citoyen A. B., se présentant comme “otage” à la fois d'El Khalifa Bank et des gouvernements algérien et britannique, interpelle le chef de l'Etat et le ministre de la Justice sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre. Selon lui, à moins d'une volonté politique, les pouvoirs publics ont fait preuve de “laxisme” dès 1999 et accentué “l'arnaque” des clients de la banque privée. “Le plébiscite de Khalifa n'a pas été fait par les citoyens, les citoyens n'ont fait que suivre et croire leur Etat”, signale-t-il. Quant à la Banque d'Algérie, elle n'aurait rien fait pour stopper l'“escroquerie préméditée” et assumer sa responsabilité, préférant au contraire s'enfermer dans un silence complice. Plus encore, d'après A. B., la Banque d'Algérie a opté pour une démarche pour le moins anormale, consistant au retrait d'agrément, puis à la mise en liquidation de la banque d'Abdelmoumen Khelifa, sans se préoccuper aucunement des “droits” des déposants ni des “répercussions d'une telle décision sur leur vie privée et (leurs) activités”. D'autres anomalies sont rappelées par l'ancien client d'El Khalifa Bank, telles que le démarrage de la Société de garantie des dépôts bancaires (SGDB) avec les moyens “des clients” d'El Khalifa, le non-respect, par le liquidateur, de son engagement fait il y a quatre ans et qui porte sur le remboursement de chaque déposant “jusqu'à 5 millions de DA”, ainsi que la prolongation, à l'infini, du délai relatif à l'opération de liquidation. La sortie du citoyen A. B. intervient plus d'une semaine après l'annonce, livrée par les autorités britanniques, sur l'extradition d'Abdelmoumen Khelifa vers l'Algérie. Il rappelle que la promesse, faite en 2004 par le président Bouteflika, sur le remboursement des déposants, ne s'est pas réalisée à ce jour. Par ailleurs, il estime que l'association des déposants, créée en 2003, a été “sabordée” par des personnes étrangères. Contrairement au pessimisme du collectif des clients spoliés d'El Khalifa Bank, exprimé à la suite des déclarations récentes de l'avocate d'Abdelmoumen Khelifa, Anita Vasisht, visant à suspendre la décision d'extradition, le citoyen A. B. appelle les déposants à fonder une association pour “défendre nos droits” et initier une pétition pour l'extradition de l'ancien homme d'affaires. D'après A. B., l'Angleterre n'a pas à refuser le transfert du golden boy vers l'Algérie. Seulement, poursuit-il, il appartient au gouvernement algérien “d'assurer sa sécurité et un procès équitable”.