“Boycotter est un acte révolutionnaire”, tel est l'un des mots d'ordre sur lesquels est basée cette campagne que mène ces derniers jours, à travers les localités de la Kabylie, le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou. Après ses sorties réussies à Tizi Ouzou, Béjaïa et dernièrement à Aïn El-Hammam, ce responsable du parti d'Aït Ahmed a animé, hier, un rassemblement populaire à Draâ El-Mizan, à 50 km au sud de Tizi Ouzou, devant une grande foule composée essentiellement des militants du parti, de ses sympathisants et des citoyens anonymes. La veille, tous les murs étaient placardés de “l'appel aux forces du changement”. Ainsi, le rassemblement a été improvisé une journée après la fin de la campagne électorale. Karim Tabbou a d'abord rendu un vibrant hommage à tous les martyrs et à ceux du printemps noir assassinés en juin 2001. Durant son intervention, l'orateur est revenu sur la visite d'Ouyahia qu'il a qualifiée de démagogique. Quant aux résultats de l'élection d'aujourd'hui, Karim Tabbou a dit qu'ils sont déjà connus. Il s'est même permis de les classer : “1er Abdelaziz Bouteflika, 2e Louisa Hanoune, 3e Moussa Touati, 4e Les boycotteurs, 5e Djahid Younsi et les derniers Fawzi Rebaïne et Belaïd Mohamed-Oussaïd”. À l'adresse de quelques personnes venues perturber la tenue de ce rassemblement, Karim Tabbou a reconnu que le pouvoir a utilisé la détresse de ces jeunes pour se comporter de la sorte. “Le pouvoir d'achat se dégrade de plus en plus. Regardez les prix affichés dans les marchés, aucun produit n'est épargné : la pomme de terre, la sardine, tout…”, a-t-il signifié à l'assistance et de dire : “Nous sommes le seul pays au monde où c'est la sardine qui mange l'homme”, faisant allusion au phénomène des harragas.