Résumé : Le chauffeur a deviné que personne ne viendrait la chercher. Il attend avec elle. Il n'a pas le cœur, à la laisser seule, à la gare. Zahia a peur. Quand il lui propose de passer la nuit chez sa famille, elle ne refuse pas. Elle réalise avoir perdu sa petite sœur, sa famille… 21iéme partie -Je m'appelle Safir, dit le chauffeur en enlevant sa casquette. Et je suis de la région. J'habite avec ma famille, ce qui veut dire mes parents, mes frères et mes sœurs…Votre famille est d'ici? - Je…Je n'ai plus de famille, murmure-t-elle en essuyant ses larmes. - Essuie tes larmes, lui dit-il. Quel que soit ton problème, il se résoudra! Elle n'y croit pas. Elle ne pourra jamais retrouver sa famille. Elle pense à leur peine. Elle se demande s'ils diront que c'est par sa faute, si le bébé est mort. S'ils en parlent, la police voudra l'arrêter? Elle risque de se retrouver en prison… Rien qu'à cette pensée, elle décide de ne pas dire d'où elle est originaire et même son nom. - Comment t'appelles-tu? - Zahia. - C'est tout? - Oui. Safir n'insiste pas. Ils sont presque arrivés. - Ma mère est un vrai policier. Elle est curieuse, la prévient-il. Tu vas passer un interrogatoire. Elle voudra tout savoir! Zahia garde le silence. Elle s'en doutait bien. Elle se demande que leur dire. Elle est pâle, les yeux rougis que Safir la présente à sa famille un quart d'heure plus tard. Sa mère Maria, une femme grande et forte, fronce les sourcils. Son regard va de son fils à l'adolescente. - Qui est-ce? - Elle n'avait pas où aller, répond-il, un peu gêné. - Comment ça? Elle a bien une famille quelque part! - La vieille! Ce n'est pas comme ça qu'on accueille une fille qui n'a où aller ! Lui reproche son mari Rabah. Il est évident qu'elle a connu la plus mauvaise journée de sa vie…Sois plus humaine et emmène la à la salle d'eau. Mets là à l'aise! Maria soupire et veut bien l'écouter. En se retrouvant seules, dans la salle d'eau, elle en profite pour l'interroger. - Comment se fait-il que tu sois à la rue? Zahia baisse les yeux. - Ma belle-maman me tient responsable de tous ces malheurs, répond-elle. Aujourd'hui, elle m'a chassée de la maison… En pensant au bébé qu'elle revoit encore inerte et bleu, elle pleure. - Et ton père? - Il…Il croit tout ce qu'elle dit. - Tu l'as volée? - Non. - Tu l'as frappée? - Non. Je faisais tout, je m'occupais de ma petite sœur, répond-elle. Elle dormait même avec moi… - Si tu avais été aussi serviable, elle ne t'aurait pas mise à la porte !remarque Maria. Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui? Zahia hésite. Elle sent bien que Maria n'est pas femme à tolérer le mensonge. Mais qui sait si elle la croira ? A. K.