Résumé : La date du mariage est fixée. Nabila le prépare mais elle a bien des soucis. Son grand-père n'approuve toujours pas et son père est devenu un danger. Il pourrait gâcher la fête. Elle pense à résoudre ce problème... Comme à chaque fois qu'elle a un souci, elle se confie à Boualem. Elle est contrainte de lui parler de son père et du danger qu'il peut représenter le jour de la fête. - Il pourrait s'en prendre aux invités, soupire-t-elle. Il pourrait devenir dangereux en compagnie des personnes étrangères. Je ne sais quoi faire. - On pourrait l'envoyer à Tizi Ouzou et lui payer quelques bouteilles. Et aussi quelqu'un pour s'occuper de lui, propose Boualem. C'est une idée. Elle n'est pas géniale... Mais c'est la seule qui me vient à l'esprit. Nabila trouve cela faisable. La veille de la fête, Boualem confie son futur beau-père à un ami. Le problème résolu, la fête peut se faire et tout se passera bien. Il y aura une bonne ambiance et même si la belle-famille a préparé une chambre pour les mariés, ces derniers plieront bagage bien avant que les invités ne soient partis. Personne ne tente de les retenir. Personne n'ose discuter leur choix. Ils se doutent bien que le mariage a été consommé depuis longtemps. Les deux familles pensent que c'est déjà un miracle s'ils n'ont pas encore eu d'enfants hors mariage. Les seuls à ne pas avoir assisté à la fête sont hadj Tahar et son fils M'hand. Les absents ne sont pas passés inaperçus et les chuchotements n'ont pas cessé de toute la soirée. Et même les jours suivants. Lorsque Nabila et Boualem décident de vivre en famille, c'est la surprise ; car personne ne connaissait leurs projets. Hadj Tahar entre dans une terrible colère lorsqu'il l'apprend. Il interroge sa belle-fille qui ne pourra pas lui en apprendre beaucoup. - Elle a son appartement aux Ouadhias. Pourquoi viendrait-elle se mettre dans la gueule du loup ? - Je l'ignore. Elle ne parle à personne de ses projets. - Comment va-t-elle faire pour le salon et la boutique ? - Pourquoi ne le lui demandes-tu pas ? Hadj Tahar accueillera bien froidement sa petite-fille. Nabila comprend sa déception et se comportera comme s'il ne lui reproche rien. Toutefois, elle n'échappera pas à son interrogatoire. Son grand-père, qui ne lui avait jamais rien demandé voulait cette fois, prendre les choses en main. - Tu n'as pas conscience de ce que tu pourrais perdre en restant chez eux. Ce ne sont pas des gens bien, insiste-t-il. Ils voudront te contrôler et connaître tes moindres faits et gestes. Si tu ne demeure pas alerte, ils te boufferont ! Pourquoi vivre chez eux alors que tu as un appartement ? et tes employés ? qu'est-ce que tu en fais ? Il faut bien que quelqu'un les ait à l'œil, sinon tu cours à la faillite, poursuit le vieil homme. Quand je t'ai tout confiée, c'était parce que je te savais forte et capable d'assumer toutes ces responsabilités. Depuis que tu fréquentes ce garçon, tu n'es plus la même. J'ai peur pour toi. - Tu ne devrais pas, dit Nabila. On sera ici, un jour sur trois, le jour où il ne travaille pas. Quant aux commerces, sois assuré, grand-père, que je ne lâcherais pas les rênes. - Je ne peux m'empêcher de craindre le pire pour toi. Promets-moi de me tenir au courant de ta vie privée et qu'au moindre problème, tu n'iras pas chercher de l'aide ailleurs ! Nabila le lui promet. En fait, elle n'a pas dit la vérité. Si elle a tenu à vivre chez sa belle-famille, c'est pour qu'ils apprennent à composer avec elle et Boualem. Elle veut s'imposer à sa manière. Elle a conscience qu'elle allait les mettre en rage en n'étant que deux fois par semaine à la maison et surfout par son comportement. Elle n 'est pas la fille à se laisser manipuler par les autres ou à recevoir des ordres. Ce sera à eux de se plier à ses moindres caprices. Un moyen de se venger de toutes ces années de pression et de leur refus de l'avoir pour belle-fille. (À suivre) A. K.