Tôt le matin du 9 avril, la rue Bachir-El-Ibrahimi (Poirson à El-Biar) est presque vide. De rares véhicules empruntent cette rue, à forte densité d'ambassades, en cette fraîche matinée électorale. Non loin de la résidence du Président-candidat Bouteflika, l'école où il vote. Avant l'heure de l'ouverture du bureau, ça grouille déjà. Le dispositif est en place. Des journalistes, des photographes et des services de sécurité occupent les lieux. Dans la salle prévue pour le vote du président, les photographes ont pris position. À un peu plus de 9 h, arrive alors le candidat Bouteflika pour accomplir son devoir. Accompagné de ses deux neveux et de son frère, comme à son habitude, il se sacrifie au rituel de la photo. Rafale de clics et de flashes. Il ne fera aucune déclaration. Juste des sourires pour la photo et la circonstance. Commence alors la longue attente, le clou de l'enjeu de cette élection, de l'évolution du taux de participation. Car la bataille et le défi des candidats étaient de renverser la tendance progressive du taux d'abstention de ces dernières années. Encore plus pour le candidat Bouteflika qui a mis toute son énergie dans le contact direct avec les citoyens à travers ses sorties dans 31 wilayas. Fraîcheur et timidité du taux du début de matinée ont créé une atmosphère de hantise. Au siège de la direction de campagne de Bouteflika, c'est le calme. Calme froid que perturbent des journalistes et photographes toujours à l'affût de la moindre information, la moindre photo. Va-et-vient dans les couloirs, attente absurde de coincer un membre de la direction. Tout le monde est occupé. Les chiffres (non confirmés) montent à la vitesse d'un escargot. Jusqu'au moment où le ministre de l'Intérieur annonce le premier taux partiel. À la direction de la communication, c'est quasiment la même atmosphère. Peu de monde. Beaucoup de coups de téléphone. On commente le déroulement du scrutin, on extrapole… on parle pour occuper le temps, le temps qui reste pour la fermeture des bureaux de vote. Des incidents ont émaillé le scrutin à Bouira ! On n'en tient pas trop compte. Actes isolés dans l'immense élan de participation que rapportent avec précision les médias, surtout les agences. Malgré cette curiosité à la limite de la frénésie de connaître les chiffres, il n'y avait pas vraiment un goût de suspense. Encore moins après l'annonce d'un autre taux partiel qui avoisinait déjà les 50%. Grande bouffée de soulagement. Une part du pari est gagnée. Les membres de la direction de campagne se sont investis dans la délicate mission de convaincre une majorité d'électeurs. Ils ont mis tous les moyens. Les moyens de communication particulièrement. Journaux, radios, télévision et Internet. Le site officiel de Bouteflika été régulièrement alimenté ainsi que de nombreux jeunes sympathisants qui ont, tout au long de la campagne, été de tous les débats et forums sur la toile. Vers 17 h, le cap des 60% est dépassé. Pour autant, on reste encore dans l'attente. “Ce n'est pas encore la fin. Bien des choses restent à faire”, nous a confié M. Bouchouareb, soulagé, constamment “harcelé” au téléphone par des individus en quête de la moindre information. Malgré la fatigue de la campagne, le directeur de la communication de la campagne de Bouteflika affiche sa disponibilité à toute sollicitation. C'est d'ailleurs au siège de la Communication que convergent les journalistes et les photographes devenus des habitués des lieux. L'attente se poursuit jusqu'à l'annonce enfin du taux définitif de participation. Djilali Benyoub LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI