C'est au niveau du centre de tri de l'école Ali-Ben-Taïb que l'ex-président de la République, Liamine Zeroual, a glissé son bulletin de vote à la première heure. Jeudi matin, jour du scrutin, les bureaux de vote dans la ville de Batna sont encore vides, l'affluence n'est pas très importante. Ils ne sont que 5% à voter durant la matinée. Seulement ce n'était pas le cas dans le reste des communes, puisqu'on a enregistré des taux qui sont arrivés jusqu'à 28% avant 10h30. 11h. Direction de la campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. Tous les bureaux sont fermés et seuls les éléments de cellule d'écoute, de l'information et de la communication sont sur place. Ici, on active pour recueillir les informations provenant des différentes communes. À la cellule d'information, le téléphone n'arrête pas de sonner, des représentants du candidat libre disent qu'ils n'ont pas été accueillis dans certains bureaux, ils ne figurent pas sur les listes ou bien ils n'ont pas réussi à récupérer leurs badges. Les réactions se multipliaient, les appels de téléphone aussi, ainsi que les déplacements pour voir de près. Il est 14h passées, trois centres visités dans les quartiers Fesdis, Kechida et l'Abattoir. Les votants commencent à se manifester un peu plus nombreux que durant la matinée. Nous avons visité aussi d'autres bureaux. Nous avons enregistré quelques prises de bec des électeurs avec les secrétaires ou les présidents de bureau au sujet de leurs noms qui ne figurent pas sur la liste des électeurs. Renseignements pris auprès des chefs de centre ou de bureau, il s'est avéré que les électeurs s'étaient rendus au bureau de vote avec des cartes anciennes au lieu des nouvelles qui leur ont été délivrées. Le même fait a été aussi observé au centre de vote Ali-Boukhalfa pour les femmes où deux policières, venues voter comme d'habitude, n'ont pas trouvé leurs noms sur les listes. À part ces incidents minimes, point de dérapages comme nous l'ont signalé des représentants des 6 candidats rencontrés. À chaque point de statistiques, les visages, au niveau de la direction du candidat Bouteflika, se font de plus en plus gais. “C'est le résultat de nos activités à travers toutes les communes de la wilaya. On s'est donné beaucoup de mal pour réussir ce scrutin”, nous dit-on. Il est presque 18 heures, le directeur de la campagne, qui n'est autre que le recteur de l'université de Batna, revient de sa tournée. 20 heures, c'est l'heure de la clôture des bureaux. La ville de Batna a eu droit à une prolongation d'une heure. Dans la direction locale de la campagne de Bouteflika, où le calme a régné durant le début de la journée, l'atmosphère commence à changer. Les lieux commencent à ressembler à une ruche. La cellule d'information et de communication prend en charge la récapitulation des données envoyées par les représentants de la direction à travers les 61 communes. Ils sont aussitôt publiés sur le site Internet de la direction. C'est le moment du suspense total avec le lancement de l'opération de dépouillement. Centre de tri de l'école Ali-Ben-Taïb. C'est là où l'ex-président Liamine Zeroual a glissé son bulletin de vote, tôt dans la matinée, selon le chef du centre. Il est presque 20h30 et les premières enveloppes ouvertes donnent une majorité écrasante à Bouteflika avec 180 voix pour ce dernier, 7 pour Louisa Hanoune, 2 pour Djahid Younsi et zéro pour Ali-Fawzi Rebaïne, Mohand Oussaïd Bélaïd et Moussa Touati. Retour à la direction de campagne de Bouteflika. On est optimiste, mais il n'est toujours pas facile d'afficher une victoire. Des tableaux sont dressés sur deux murs du salon, toutes les communes sont inscrites. Là, on va inscrire les premiers résultats du dépouillement communiqués par les représentants. Les chiffres se suivent. À 22h30, quelques voitures aux couleurs du candidat Bouteflika investissent déjà les rues signalant le début d'une fête annoncée. À la direction, on crie victoire, mais on préfère attendre les résultats officiels avant d'afficher sa joie.