Signé par son secrétaire, Abdelahamid Abou El-Kacem, le Conseil Ami-Saïd de la vallée du M'zab vient de “pondre” un communiqué dans lequel il dénonce “avec fermeté” les “multiples déclarations de parties (personnalités et partis) ainsi que d'organisations en rapport avec les spécificités religieuses et sociales de la société ibadite et mozabite d'Algérie”. Ce madjliss, qui est une sorte de regroupement des représentants de différents conseils de la vallée du M'zab, a mis l'accent sur ce qu'il considère comme des “agissements étranges” et “une ingérence outrancière dans les prérogatives du Haut-Conseil des instances suprêmes religieuses ibadites d'Algérie qui relève du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs”. Il a ainsi énuméré les trois points suivants : la revendication de la reconnaissance officielle, la participation dans les waqfs ibadites et le refus du rôle des notables dans la gestion des affaires de la société mozabite. Une réaction (tardive) à la pétition qui avait circulé dans la région de Ghardaïa, et qui a pu récolter la signature de pas moins de 4 000 personnes pour la reconnaissance officielle du rite ibadite. Le Conseil Ami-Saïd n'hésite pas à cataloguer ces “déclarations” d'appels à “la fitna” et qui encouragent “la discorde et le fanatisme entre les fils d'un même peuple”. En plus de la dénonciation, le madjliss a lancé un appel “à rejeter tout ce qui se publie et se diffuse sur l'ibadisme dans les domaines religieux et social, s'il ne provient pas de la référence traditionnelle et ancienne qu'est le Conseil Ami-Saïd et ses assistants du Conseil Ba-Abderahman-El-Kourti dans les domaines politique et social, dans le cadre de la voie choisie par le salaf Salah et que la société a suivi depuis des siècles”. Cette réaction vient surtout montrer que les violences intercommunautaires qu'a vécues la ville de Berriane ne sont qu'une facette du “dossier” mozabite que les autorités semblent traiter avec une légèreté déconcertante. Les émeutes à répétition que vit la région en sont la meilleure illustration. Ce n'est pas avec des communiqués ni encore en ignorant les difficultés qu'on pourra éviter le retour de la violence. Une solution globale et juste doit être trouvée avec la participation de tous les “acteurs”. Précisons que le Conseil Ami-Saïd se réunit chaque mois pour étudier les questions sociales et générales touchant à la communauté mozabite, mais la réalité du terrain montre bien qu'il a du mal à imposer ses décisions. Sa sortie médiatique vient essentiellement le confirmer.