Et de treize pour la JSK qui continue sa série impressionnante de succès en championnat où elle reste invaincue depuis treize journées, ce qui lui permet d'occuper désormais la seconde place du classement, de surcroît avec deux matches retard face au MSP Batna à Tizi Ouzou puis à l'Entente de Sétif au stade du 8-Mai 1945. Du coup, voilà que le leader sétifien a tout intérêt à regarder dans son rétroviseur ce tenant du titre de plus en plus tenace et qui ne veut guère abdiquer, car il compte jouer crânement ses chances jusqu'au bout surtout qu'après l'élimination précoce en Ligue des champions africaine, les poulains de Jean-Christian Lang évoluent pratiquement sans aucune pression et ont même prêté serment pour se rebiffer coûte que coûte en championnat. Et la démonstration de force que les Kabyles ont réussi ce lundi à Saïda, où il n'est pourtant guère aisé de s'imposer avec autant d'aisance et d'insolence technique, prouve, si besoin est, que les champions d'Algérie en titre ne sont pas près de céder facilement leur couronne, même si les Sétifiens ont quand même pris une certaine avance au match aller qui commence à fondre comme neige au soleil. En tout cas, à Saïda où le Mouloudia local jouait une carte importante pour son maintien parmi l'élite, la JSK a réussi à mettre le turbo pour vaincre avec l'art et la manière tout en se permettant le luxe d'inscrire quatre jolis buts par l'intermédiaire de quatre joueurs différents, en l'occurrence Hamouda, Meftah, Derrag et Bensaïd, autrement dit un milieu de terrain récupérateur, un défenseur de couloir et deux attaquants de pointe. De plus, les deux premières réalisations kabyles réussies par Hamouda et Meftah de deux frappes de balle terribles de plus de trente mètres symbolisent parfaitement la rage de vaincre et surtout la force de percussion d'une JSK qui ne cesse de monter en puissance à fur et à mesure que la dernière ligne droite qui mène vers le podium ne se profile à l'horizon. Et si la JSK a broyé du noir lors de la phase aller, voilà qu'elle donne la nette impression qu'elle évolue sur du velours pour nous faire rappeler étrangement sa belle vitesse de croisière qui l'avait menée irrésistiblement vers le sacre l'année dernière. Au milieu de cette bande joyeuse, un garçon admirable de talent et de persévérance comme le sympathique Nabil Hamouda, qui réussit une prestation remarquable et un but d'anthologie après une longue absence dans le onze titulaire, est une preuve palpable que les Canaris éprouvent un malin plaisir à gazouiller de toutes leurs forces en ce printemps d'espoir et de renouveau. “Après notre élimination en Coupe d'Afrique, il fallait remobiliser les troupes et j'ai senti depuis quelques jours que les gars étaient assoiffés de révolte. C'est vrai qu'à Saïda, nous avons eu beaucoup de réussite sur ces frappes de balle puissantes qui nous ont valu nos deux premiers buts, mais la réussite ne sourit qu'aux équipes qui ont du punch et de la personnalité”, nous disait lundi soir Jeannot Lang après la rentrée tardive de son équipe qui n'a pu rallier Tizi Ouzou que vers minuit passée après avoir effectué le trajet Saïda-Oran par route juste après le match, puis Oran-Alger par un vol décalé à vingt-deux heures à Es-Sénia et enfin le dernier tronçon Dar El-Beïda —Tizi Ouzou par bus très tard dans la soirée. Du coup, les camarades du capitaine Abdeslam, qui a d'ailleurs réussi un match de toute beauté dans un rôle inhabituel de libéro en remplacement du Malien Coulibaly suspendu,, ont eu droit à une longue grasse matinée pour récupérer de leur long déplacement à Saïda pour reprendre le chemin de l'entraînement hier vers dix-sept heures au stade du 1er-Novembre. C'est que en homme expérimenté, Lang ne veut pas que ses joueurs se laissent emporter par l'ivresse de la gagne et l'euphorie de cette magnifique victoire acquise très loin de leurs bases. “Il ne faut quand même pas oublier que nous allons enchaîner deux matches difficiles à Tizi Ouzou : jeudi contre Blida puis encore lundi contre Batna. Autrement dit, face à deux équipes menacées de relégation, ce qui exige de notre part un maximum de concentration et de vigilance”, dit encore le coach attitré de la JSK qui ne veut pas lâcher prise dans un challenge qui lui tient tant à cœur, lui qui n'a pas connu la moindre défaite en championnat depuis son arrivée à Tizi Ouzou en décembre dernier. “Je savais que mes joueurs étaient capables de redresser fièrement la tête après cette élimination en Coupe d'Afrique à Tripoli. Cette belle victoire acquise à Saïda est certainement un beau clin d'œil à tous ceux qui nous ont enterrés un peu trop vite à mon sens”, dit de son côté le président Hannachi qui a tenu par ailleurs à remercier les dirigeants du MC Saïda pour l'accueil fraternel réservé à la JSK et cela méritait d'être signalé malgré les regrettables jets de projectiles ayant terni cette belle partie en fin de match, d'ailleurs signalés par l'arbitre sur la feuille de match. Mohamed HAOUCHINE