Le prix de la pomme de terre, qui a connu une hausse vertigineuse jamais atteinte auparavant, commence à baisser dans la wilaya de Boumerdès. En effet, le prix du kilo de cette denrée alimentaire de première nécessité, qui a atteint les 100 DA dans certaines régions, est à présent entre 45 et 50 DA, sans exclure de le baisser encore jusqu'à atteindre les 30 DA. Cette baisse des prix est intervenue suite à une opération menée par les services extérieurs du ministère de l'Agriculture ainsi qu'avec la participation des agriculteurs. Comme nous l'a expliqué M. Merakchi, directeur de l'agriculture de Boumerdès : “Pour casser les prix des spéculateurs, on a initié une opération de vente directe du producteur au consommateur. Pour cette opération et en dépit des chutes de pluie survenues dernièrement, on a demandé à nos agriculteurs de vendre la pomme de terre directement sans transiter par le marché de gros, principal tournant de la spéculation”, nous a déclaré M. Merakchi. Avant d'ajouter : “Cette opération a commencé évidemment avec les agriculteurs de Khemis El Khechna sachant qu'il y a un marché de gros dans cette commune et un marché de détail. On a donc demandé aux agriculteurs de vendre directement aux détaillants. C'est vous dire que ce n'est pas un problème de pénurie du produit, l'offre et la demande sont équilibrées, mais c'est une conjoncture qui a profité aux spéculateurs sans foi ni loi. Au niveau de Boumerdès on n'a aucune pomme de terre stockée. La production actuelle est étalée sur le marché. On a cassé le marché. On a fait des mécanismes de contrôle et parlé aux producteurs pour qu'ils soient des hommes de métier qui prennent le marché en main d'une façon professionnelle. Ils doivent faire des calculs pour sortir le prix exact de vente et gagner leur marge bénéficiaire selon les frais qu'ils ont dépensés pour la semence tout en prenant en compte la cherté des engrais. À mon sens, le prix du kilo de la pomme de terre ne dépassera pas les 50 DA.” À une question concernant la durée de cette opération dans le temps, notre interlocuteur répondra : “On va poursuivre cette opération jusqu'à éradiquer l'intermédiaire.” Le DAS de Boumerdès ira plus loin en déclarant : “Nous allons mettre fin aux trafics des spéculateurs. Plus de mandataires, on vend directement aux consommateurs pour le moment. On va ramener des filets de 5 kg directement au détaillant. Au moins, le détaillant est contrôlé. Il gagne 5 ou 10 DA par kilo, ce n'est pas beaucoup.” Voulant savoir quelle est la quantité de pommes de terre mise sur le marché pour casser les prix, M. Merakchi dira : “On a mis sur le marché 400 tonnes de pommes de terre de la production venue des wilayas de Mostaganem, Boumerdès et Skikda. Après, il y aura l'arrivage de la pomme de terre d'Aïn Defla et de Mascara, ainsi que d'autre wilayas. On va ainsi faire face aux spéculateurs avides du gain facile.” Nacer Zerrouki