Plusieurs membres de tribus marocaines ont tenté de traverser la frontière et de rejoindre le territoire algérien afin d'échapper aux représailles des autorités de leur pays. Les récents affrontements qui ont opposé, il y a une dizaine de jours, deux tribus berbères marocaines, les Iznayen du Ksar Zenaga aux At Amer du ksar Hammam Foukani à 6 kilomètres du ksar marocain de Figuig distant d'un peu moins de 7 kilomètres de la ville algérienne de Béni Ounif, ont provoqué une vive réaction de la part des services de sécurité marocains. Ces derniers sont intervenus pour le rétablissement de l'ordre. Mais le bilan était lourd : plusieurs morts et près de deux cents blessés dans les rangs des deux fractions belligérantes marocaines dont l'une d'elles est une fraction qui a toujours été hostile au régime monarchique marocain, font savoir des sources dignes de foi. Le problème à l'origine de ces affrontements est, selon nos sources, une mauvaise répartition de l'eau par les autorités marocaines qui privilégient les habitants du ksar de Hammam Foukani dans l'octroi des autorisations de forage dans une région où l'eau est devenue un élément vital de survie de ces populations marocaines livrées à elle-mêmes et dont un fort pourcentage vit actuellement au-dessous du seuil de pauvreté, nous affirme-t-on. Selon nos sources, plusieurs membres de ces tribus ont tenté de traverser la frontière et de rejoindre le territoire algérien afin de fuir les représailles des forces de sécurité marocaines qui ont aussitôt réagi en renforçant leurs effectifs de surveillance tout le long de la frontière avec l'Algérie. Signalons que le ksar de Figuig qui est situé à quelque 400 kilomètres de la ville d'Oujda est formé de sept ksour à savoir ceux de Zenaga, Laabidaat, Loudaghir, Ouled Slimane, Hammam Tahtani, Hammam Foukani et El Maiz qui renferment respectivement des tribus qui jadis étaient entièrement autonomes à l'intérieur de leurs ksour éparpillés le long de l'oued Zousfana, en l'occurrence ceux des Iznayen, At Ennej, At Addi, At Slimane, At Wadday, At Amer et les At Maiz. Les autorités marocaines, révèlent les mêmes sources, ont, quant à elles évoqué un soi-disant accrochage de l'armée marocaine avec des terroristes algériens qui se seraient, selon elles, réfugiés au niveau du village marocain de Béni-Hamdoune, situé à quelques kilomètres de la localité frontalière de Béni-Boussaid dans la wilaya de Tlemcen. Et cet accrochage se serait soldé par la mort de deux terroristes originaires de Zouia. Les populations de la bande frontalière affirment qu'il s'agit là d'une fausse rumeur sciemment distillée par les services de sécurité marocains afin de détourner l'attention de l'opinion publique de la répression qui sévit à l'heure actuelle sur cette région et sur certains de ses habitants. Ali Moussa Jamal