La menace de Belmokhtar proviendrait du soutien en armes des tribus en conflit basées au nord du Niger. Des informations en provenance d'une source sûre, indiquent que deux tribus targuies, situées à l'Extrême-Nord du Niger, auraient vendu un important lot d'armes et de munitions au groupe du Gspc activant sous la férule de l'émir Mokhtar Belmokhtar dans le Grand-Sud algérien. Cette marchandise, précise la source, aurait été achetée au Niger, dans une localité de Tazaret, située au Nord, par deux «responsables» appartenant à deux tribus différentes. Il s'agit, explique la source, des E'Tawarek et El'Mcharka, deux tribus en conflit, basées sur la largeur de la bande frontalière algéro-nigérienne. Selon les informations, la transaction aurait été effectuée par un certain Freha, installé sur le territoire national, et un Nigérien se dénommant Mada, qui serait accompagné par le fils d'un parlementaire du même pays. Cette importante quantité d'armes et de munitions serait composée de fusils type MAT 49, de kalachnikovs, de RPG 7, de fusils Seminov, des armes de type FAL et RPK et des cartouches. En fait, la circulation des armes sur cette largeur de bande frontalière constitue réellement une source d'approvisionnement en armes pour les terroristes écumant ces zones tribales où s'effectuerait généralement le transit de Pakistanais (ou d'Afghans arabes) voulant rejoindre soit le nord du pays, pour intégrer le Gspc de Hassan Hattab, soit l'Europe, via le territoire marocain aux fins de perpétrer des opérations terroristes. L'embuscade, tendue dans les Aurès, à Batna, au cours de laquelle une quarantaine de soldats avait trouvé la mort, aurait montré, à ce titre, que des terroristes s'exprimant en langue étrangère auraient bel et bien «participé à cette opération». De plus, le cas de l'émissaire de Ben Laden, Imad Abdelwahid, abattu par les forces antiterroristes algériennes, en septembre dernier, à l'Est, dans la même ville, est, on ne peut plus significatif de cette stratégie de l'organisation Al-Qaîda qui, selon des analyses sécuritaires, aurait été appliquée, justement, vers le 11 septembre 2001. Toutefois, à regarder de très près les informations en provenance, soit de ressortissants maliens, très au fait de l'actualité sécuritaire, soit, directement des régions du Sud algérien, l'on est tenté de constater que la menace armée proviendrait beaucoup plus du côté des groupes du Gspc de Belmokhtar, qui seraient, à cet égard, «bien» soutenus en logistique militaire par des tribus targuies installées au nord du Mali et du Niger, que de réseaux liés à Al-Qaîda. En réalité, la circulation des armes dans ces contrées désertiques, obéirait à des considérations liées surtout à «sauvegarder l'intérêt» de telle ou de telle tribu en conflit. C'est de ces situations conflictuelles, induisant une profusion d'armes et surtout la propension des tribus au soutien logistique, notamment de ceux se présentant comme étant leurs alliés du moment, dont l'«émir» Belmokhtar semble «tirer profit» et dont il ferait «bénéficier» ses autres «chefs» terroristes du Centre et de l'Est, respectivement Hattab et El-Para. Le nord du Nigeria serait, par ailleurs, un autre pôle «attractif» pour l'achat des armes de Belmokhtar. Récemment, un véhicule de marque Toyota aurait été chargé d'armes au nord du Nigeria, à Kano, non loin du Niger, et aurait transité justement, rappelle-t-on, par Tazaret, localité située au Niger, pour être convoyées à Tamanrasset via Aïn Guezzam, et ce, pour «atterrir» chez les éléments de Belmokhtar. Et dire que ces derniers, lors d'un faux barrage dressé, rappelons-le, le 18 décembre de l'année écoulée, et suivi d'une attaque terroriste d'une base vie d'une société algérienne située à 120 km de cette ville, étaient en possession des mêmes armes qui auraient été justement vendues par ces tribus aux groupes de Belmokhtar. Il s'agissait, en effet, d'un groupe de 20 terroristes qui, selon les dernières informations, seraient tous natifs de villes du centre du pays. Un certain Hassen de Bouira, possédant une arme de type FAL, Yahia, d'Alger, plus exactement de Birkhadem, avec un fusil Kalachnikov, le surnommé «Boudj», de Cherchell, détenteur d'un fusil RPG 7 et MAT 49, le nommé Omar, de Aïn Témouchent, avec une arme type FAL, et, un certain M.Abderazzak, de Médéa, qui avait, lors de cette attaque, un RPK et MAT 49. Serait-ce une simple coïncidence?