La réunion du conseil des sections syndicales d'ArcelorMittal Annaba de jeudi matin a été marquée par de vifs affrontements entre partisans et opposants au renouvellement du bureau syndical d'entreprise souhaité par le secrétaire général par intérim, Smaïn Kouadria. Mais ces bagarres pourraient n'être que le prélude à une autre bataille que l'opposition, représentée par le SG en titre, Aïssa Menadi, réserve à ce projet, du moins en ce qui concerne la forme des élections de cette instance. Le regroupement de la majorité absolue des représentants des 30 sections syndicales des unités d'ArcelorMittal afin de dresser un bilan des programmes et perspectives (activités achevées ou en cours) n'a finalement pas pu se tenir et a même failli dégénérer en bataille rangée. Peu avant le début de la réunion, des délégués, avec à leur tête le propre fils de Aïssa Menadi et Abdelhamid Houamri, l'un des adjoints de ce dernier, ont tenté d'agresser le secrétaire général par intérim de la section syndicale d'entreprise, en l'occurrence Smaïn Kouadria. Celui-ci n'aurait trouvé son salut que grâce à l'intervention des travailleurs. Le fils de Menadi, de son côté, a été menaçant et mis en garde quiconque s'aviserait d'organiser des élections avant que son père n'ait terminé son mandat de député ou, du moins, jusqu'à ce qu'il ait donné son accord sur la tenue de ces élections. Les travailleurs, quant à eux, précisent à ce propos qu'Aïssa Menadi n'a plus aucun lien avec cette entreprise. “C'est un député qui a bel et bien démissionné de son poste de SG du syndicat depuis près de deux ans aujourd'hui. Il n'a plus de droit de regard sur le syndicat”, dira l'un des travailleurs.Smaïn Kouadria, qui a décidé, après cette démonstration de force, de mettre fin à la réunion du conseil, a annoncé pour dimanche, à 9h, une AG des travailleurs. Le secrétaire général par intérim a, par ailleurs, affirmé qu'il a alerté le patron de la centrale syndicale UGTA, Sidi Saïd, au même titre que le nouveau DG d'ArcelorMittal, Vincent Legouic, lequel a été installé le 3 mai dernier, ainsi que les autorités locales sur les dépassements constatés au sein du complexe sidérurgique. Dans un communiqué, Kouadria rappelle que “la redynamisation des activités sociales opérée dernièrement par le comité de participation a le double mérite de permettre leur décentralisation au profit des travailleurs, lesquels en assureront également le contrôle en toute transparence”. Et d'annoncer que “dans le but d'asseoir durablement cette démocratisation des œuvres sociales, un programme a été élaboré pour le court terme en attendant la tenue d'élections de renouvellement des délégués du personnel prévue après les négociations de juillet prochain. Une commission mixte (direction générale/syndicat) est déjà installée et s'attelle d'ores et déjà à la préparation de ces élections”. “Compte tenu de toutes ces raisons, et afin de prémunir les représentants syndicaux qui auront à prendre des responsabilités contre toute dérive ou tout dérapage, il y a urgence de saisir toutes les instances syndicales habilités de l'UGTA (union de wilaya, fédération et centrale syndicale) à prendre le plus tôt possible toutes les dispositions organiques nécessaires pour organiser incessamment l'élection et l'installation du syndicat d'entreprise”, conclut le communiqué.